«Traître»: feu nourri de la droite contre Renaud Muselier après son ralliement au parti présidentiel
Les réactions sont vives à droite, après l'annonce de Renaud Muselier de rejoindre Renaissance, le parti crée par Emmanuel Macron. L’ex-LR avait notamment reçu le soutien de la majorité présidentielle lors des élections régionales de 2021.
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, en passe de devenir la première aux mains de la Macronie ? Le président de son conseil, Renaud Muselier, a annoncé rejoindre le parti Renaissance (ex-LREM), près d’un an jour pour jour après son départ des Républicains (LR). «Je vais rejoindre le mouvement présidentiel» confirmait l’homme politique au quotidien régional Var-Matin, le 29 novembre, après avoir été aperçu la veille à une session du bureau exécutif de Renaissance.
L’annonce de ce ralliement au parti créé par Emmanuel Macron a très vite suscité de vives réactions à droite de l'échiquier politique.
«Méprisable et ridicule» juge ainsi le député Eric Ciotti, candidat à la présidence LR. «Le mot traître a un nouveau synonyme : Muselier. Les dictionnaires l’intègreront très prochainement» poursuit-il dans son tweet.
Le mot traître a un nouveau synonyme : Muselier.
— Eric Ciotti (@ECiotti) November 29, 2022
Les dictionnaires l’intègreront très prochainement.
Méprisable et ridicule … pic.twitter.com/SOuYXZc7ou
Plus dans la retenue, Bruno Retailleau renvoie quant à lui aux racines de LREM, constitué lors de son entrée à l’Assemblée en 2017 d’un bataillon d’ex-socialistes. Parti socialiste où fut lui-même encarté Emmanuel Macron. «Voir Renaud Muselier siéger au Bureau politique de Renaissance au milieu d’un parterre d’anciens socialistes me fait de la peine pour lui», tance le chef des sénateurs LR, avant d’ajouter «j’avais refusé de l’investir et de le soutenir aux régionales et je ne le regrette pas».
Voir Renaud Muselier siéger au Bureau Politique de Renaissance au milieu d’un parterre d’anciens socialistes me fait de la peine pour lui.
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) November 29, 2022
J’avais refusé de l’investir et de le soutenir aux régionales et je ne le regrette pas.
Lors de la campagne pour les régionales, au printemps 2021, Renaud Muselier s’était vu retirer son investiture par le parti après avoir reçu le soutien de la majorité présidentielle. Les Républicains ne présentèrent toutefois pas d'autre candidat.
«Seuls les naïfs et les idiots seront surpris !»
Résultat, Renaud Muselier a été reconduit à la tête du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, non sans avoir été devancé au premier tour par Thierry Mariani, lui-même ancien LR devenu tête de liste du Rassemblement national (RN) et pour qui la dénonciation des «compromissions» des Républicains avec LREM fait figure de leitmotiv politique.
C’est donc sans surprise, que ce dernier s’en est donné à cœur joie après l’annonce du ralliement de son ancien opposant au parti présidentiel. «Seuls les naïfs et les idiots seront surpris !» flingue-t-il dans un tweet. «Maintenant se pose une question: les conseillers régionaux Les Républicains en PACA vont-ils quitter la majorité à la région ? Non bien sûr, car LR et les amis de Macron savent qu’ils vont s’allier» poursuit-il.
Seuls les naïfs et les idiots seront surpris ! #Muselier
— Thierry MARIANI (@ThierryMARIANI) November 29, 2022
Maintenant se pose une question: les conseillers régionaux @lesRepublicains en #Paca vont-ils quitter la majorité à la région ?
Non bien sûr,car LR et les amis de Macron savent qu’ils vont s’allier🤷♂️https://t.co/oNPpQipj1W
«Les dirigeants des Républicains sont déjà les supplétifs du parti présidentiel à l’Assemblée nationale, que ses cadres rejoignent En Marche n’a plus rien d’étonnant», abonde en ce sens le vice-président du RN, David Rachline.
Les dirigeants d’#LR sont déjà les supplétifs du parti présidentiel à l’Assemblée nationale, que ses cadres rejoignent #EnMarche n’a plus rien d’étonnant. La seule opposition, c’est le @RNational_off ! #Muselierhttps://t.co/48XVvQntrj
— David Rachline Ⓜ️ (@david_rachline) November 30, 2022
Renaud Muselier avait claqué la porte des Républicains fin novembre 2021, dénonçant «une dérive vers l’extrême droite» au sein du parti. L’élu régional venait de voir Xavier Bertrand, perçu comme le plus «Macron-compatible» des candidats à l’investiture LR pour les présidentielles de 2022, rejeter son soutien après ses critiques à l’encontre d’Eric Ciotti et David Lisnard.