La Nupes divisée sur un éventuel retour d'Adrien Quatennens à l'Assemblée nationale
Après avoir avoué des violences conjugales et au terme d'un arrêt maladie, le retour à l'Assemblée nationale d'Adrien Quatennens est évoqué au sein de LFI. Une perspective qui ne réjouit pas tous les membres de la Nupes.
La France insoumise (LFI) tente de planifier un retour d'Adrien Quatennens à l'Assemblée nationale deux mois après son aveu de violences conjugales, son arrêt maladie s'étant achevé la semaine dernière. La pression et les réticences de certains élus (particulièrement au sein de la Nupes) compliquent toutefois ce projet.
Le député communiste (PCF) Fabien Roussel a été clair sur le sujet ce 15 novembre lors d'un point presse. «Les faits sont graves, avoués. Si c'était dans mon groupe PCF, on n'accepterait pas qu’un député qui a commis de tels actes revienne dans notre groupe», a-t-il déclaré, comme le rapporte la journaliste de BFM Anne Saurat-Dubois. «Si mon fils avait fait ce que Quatennens a fait à sa femme, je ne lui adresserais plus jamais la parole», a-t-il renchéri, comme le rapporte de son côté LCI.
Fabien Roussel:«Si mon fils avait fait ce que Quatennens a fait à sa femme,je ne lui adresserai plus jamais la parole»
— Paul Larrouturou (@PaulLarrouturou) November 15, 2022
Fracture ouverte à la NUPES, les communistes lui demandent de ne pas revenir à l’Assemblée, les Mélenchonistes assurent «il peut rester député». @LCI@TF1Infopic.twitter.com/HzPsXbVlTV
La députée d'Europe Ecologie-Les Verts Sandrine Rousseau n'est pas plus enthousiaste. Sur France Inter le 13 novembre, elle a estimé qu'il était «impossible [pour lui] de revenir maintenant à la veille d'une manifestation contre les violences comme si de rien n'était», en référence à la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles organisée le 19 novembre par le collectif #NousToutes.
Elle a néanmoins reconnu que c'était «à lui de prouver aux femmes, notamment aux femmes battues, que son retour en politique pourrait servir ce combat-là». Sur Radio J ce 15 novembre, l'élu socialiste Jérôme Guedj a également réagi : «On ne peut pas passer l'éponge de manière aussi rapide et aussi simple et donc il va falloir qu'il trouve une manière de faire.»
La France insoumise unie derrière Adrien Quatennens
Au sein de La France insoumise, les parlementaires semblent en revanche faire bloc autour du député du Nord. «Nous travaillons collectivement aux modalités et au calendrier du retour d'Adrien Quatennens à l'Assemblée nationale», a fait savoir ce 15 novembre à l'AFP Manuel Bompard, l'un des principaux cadres de LFI.
Sur Public Sénat le 10 novembre, le député LFI Alexis Corbière a également commenté la situation de son collège : «Il est en situation intellectuelle de revenir, c'est du moins ce qu'il semble dire. Il y a des combats à mener, il y a des gens qui l'ont élu.»
«Dans le groupe, tout le monde est d'accord pour dire qu'il ne doit être ni exclu du groupe ni qu'on demande sa démission», a pour sa part confié la présidente des députés LFI Mathilde Panot, dans des propos rapportés par l'AFP.
Le retour d'Adrien Quatennens est aussi validé par le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. L'élu du Nord a d'ailleurs fait un léger retour politique, en dehors de l'Hémicycle, avec deux tweets sur l'effondrement d'un immeuble à Lille les 12 et 13 novembre. Une première depuis le 18 septembre et un communiqué dans lequel il reconnaissait des violences envers son épouse, dont une gifle.