«Qu'il retourne en Afrique» : l'Assemblée nationale publie son compte-rendu de la séance polémique
Alors que la Nupes et la majorité ont qualifié le propos d'un député RN de «raciste», l'Assemblée nationale a publié sa retranscription des débats. Grégoire de Fournas se défend, expliquant avoir évoqué un bateau de migrants et non le député LFI.
Depuis le 3 novembre, le temps médiatique et politique est suspendu autour de la phrase prononcée par le député du Rassemblement national (RN), Grégoire de Fournas, lors des questions au gouvernement de l'Assemblée nationale.
Pendant l'intervention de son collègue de La France insoumise (Nupes), Carlos Martens Bilongo, sur l'immigration clandestine en Méditerranée, l'élu RN a scandé, selon le compte-rendu de séance publié le 4 novembre : «Qu'il retourne en Afrique !»
La Nupes, Renaissance (majorité présidentielle) et une partie de l'exécutif ont jugé le propos «raciste», estimant que Grégoire de Fournas s'adressait directement à Carlos Martens Bilongo, noir de peau.
Ceux-ci avaient en effet dit avoir entendu : «Retourne en Afrique.» Peu après la suspension de séance, Grégoire de Fournas avait lui assuré qu'il s'adressait non pas à Carlos Martens Bilongo mais au bateau de migrants, dont l'un a récemment été secouru par l'ONG SOS Méditerranée.
Le parlementaire a dénoncé un détournement de ses propos de la part de la France insoumise qui, selon lui, «cherche tous les prétextes à faire des interruptions de séance». «Ils ont compris, ce que j'ai moi-même du mal à réaliser, que je parlais du député lui-même, ce qui est évidemment totalement faux», a-t-il assuré. Alors que le journaliste de BFM TV soulignait la «couleur noire» de Carlos Martens Bilongo qui pouvait donner lieu à confusion, Grégoire de Fournas a répondu : «Moi je n'ai vu qu'un député français de la nation, un de mes collègues aussi légitime que moi [...], et je constate que certains ont l'esprit mal tourné.» Plusieurs cadres du RN, Marine Le Pen en tête, on aussi dénoncé une interprétation «malhonnête» de ces propos.
Néanmoins, malgré les explications du RN et le compte-rendu de séance, les opposants au RN ont poursuivi les salves à l'encontre du parti mené par Marine Le Pen.
Grégoire de Fournas sera-t-il sanctionné par le bureau de l'Assemblée nationale ?
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a par exemple jugé ce 4 novembre que Marine Le Pen et Jordan Bardella étaient «complices» des propos de Grégoire de Fournas et s'est dit favorable à sa démission.
«J'espère que le bureau de l'Assemblée nationale prendra la décision la plus forte pour sanctionner ce député. Je pense que la question de sa démission se pose pour lui», a ainsi estimé Gérald Darmanin sur BFM TV, ajoutant qu'il signerait une pétition du groupe Renaissance réclamant son départ.
En outre, un rassemblement en soutien à Carlos Martens Bilongo est organisé par LFI aux abords du Palais Bourbon ce 4 novembre à 13h.
Le bureau de l'Assemblée se réunira à 14h30, afin de décider d'une éventuelle sanction contre Grégoire de Fournas.