Crise énergétique : le président du Grand Est alerte sur de possibles fermetures de lignes de trains
Jean Rottner a alerté sur les conséquences à venir de la flambée des prix de l'électricité pour les régions françaises, qui pourraient selon lui se traduire, sans aide financière de l'Etat, par l'arrêt de certaines lignes de TER.
Pénurie d'essence, et bientôt plus d'alternative par le train ? Des régions françaises pourraient être forcées de «fermer des lignes» ferroviaires si l’Etat leur répercute la flambée des prix de l'électricité, a en effet averti le président Les Républicains (LR) du conseil régional du Grand Est, Jean Rottner.
«A partir de 2024, c'est 8% de droit de péage supplémentaire qui va s'exercer sur les régions», a-t-il déclaré lors d'un entretien avec des journalistes le 19 octobre, à la veille d’une réunion du conseil régional à Strasbourg. «Là, on dit stop, on ne peut pas», a-t-il lancé. «Beaucoup de présidents de région sont en train de dire que si à un moment donné il n'y a pas une forme de remise en cause du système [...], on va à notre perte, c'est-à-dire qu'on va fermer les lignes, clairement», a relevé le président de région.
Le président de la SNCF Jean-Pierre Farandou avait estimé en septembre le surcoût de la facture d'électricité entre 1,6 et 1,7 milliard d'euros en 2023, une moitié de cette augmentation étant imputable aux trains régionaux. Or, la Premier ministre Elisabeth Borne, lorsqu'elle était ministre des Transports, avait exigé en 2018 que SNCF Réseau, le gestionnaire des voies ferrées françaises, améliore sa trésorerie à partir de 2024.
Le ministre des Transports Clément Beaune a indiqué que l’Etat n'envisageait pas a priori d'aide pour les régions, qui sont engagées par contrat à couvrir la hausse des prix de l'énergie pour les transports publics qu'elles organisent, comme les trains express régionaux (TER). Clément Beaune avait alors précisé que l'Etat ne couvrirait pas tous les coûts pour les régions et que celles-ci devraient en supporter «une partie», le gouvernement entendant surtout aider les communes.
L’alerte du président du conseil régional du Grand Est vient s’ajouter à celles de plusieurs collectivités et élus, dépassés par la flambée des prix de l’énergie : le 1er octobre, le maire de Neuilly-sur-Marne avait dénoncé l’inaction de l’Etat face aux tarifs exorbitants que les fournisseurs imposent aux collectivités, en évoquant un «racket organisé».