Immigration clandestine : «Le revenu des passeurs est supérieur à celui du pétrole en Libye»
L'immigration est au coeur de la rencontre du 18 juin entre la chancelière allemande et le président du Conseil italien Giuseppe Conte. Pour en parler, RT France a reçu Yves Pozzo di Borgo, ancien sénateur de Paris.
Pour commenter en amont la rencontre entre Angela Merkel et Giuseppe Conte, RT France a reçu l'ancien sénateur de Paris Yves Pozzo di Borgo le 18 juin. Selon lui, Giuseppe Conte est l'émanation de l'évolution des opinions publiques en Europe qui ont changé de camp sur la question de l'immigration et sont de plus en plus réticentes à accueillir les migrants.
«Autant ils [les Européens] étaient d'accord pour accueillir les migrants au plus fort des crises en Syrie ou en Afghanistan, [autant] là ils se rendent compte qu'ils ont été un peu doublés parce que ce sont plus les migrants économiques que les réfugiés qui arrivent». Tirant ses informations de l'opération Sophia, opération militaire de l'Union européenne pour lutter contre le trafic de migrants en Méditerranée, Yves Pozzo Di Borgo a également affirmé : «Le revenu des passeurs en Libye est supérieur au revenu du pétrole.»
Selon l'invité du journal télévisé de RT France, la chancelière allemande fait face à des éléments anti-migrants au sein de l'Union chrétienne-sociale (CSU), le parti qui lui est allié. C'est le cas notable de son ministre de l'Intérieur Horst Seehofer qui «a la même position que Giuseppe Conte» sur la question des migrants. Horst Seehofer a lancé un ultimatum à Angela Merkel ce 18 juin en menaçant de fermer les frontières allemandes aux migrants dès le mois de juillet si aucun accord européen n'était trouvé à la fin juin. La chancelière allemande a rejeté l'ultimatum mais a accepté un compromis avec ses alliés de la CSU sur un durcissement de la politique migratoire. Ce compromis, qui évite au moins pour le moment un conflit ouvert entre la CDU et la CSU, prévoit que les migrants déjà enregistrés dans un pays de l'UE, appelés également les «dublinés», en l'occurrence la quasi-totalité, soient reconduits aux frontières allemandes dès juillet si aucun accord n'est conclu au sommet européen des 28 et 29 juin à Bruxelles. Le compromis prévoit également que les migrants dont la demande d'asile a été rejetée une première fois en Allemagne et qui se présenteraient de nouveau à la frontière puissent être immédiatement refoulés, comme l'exigeait la CSU.
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