Flichy de la Neuville : Hassan Rohani a «ouvert le dialogue» mais va devoir jouer serré (VIDEO)
Pour Thomas Flichy de la Neuville, enseignant à l'école militaire de Saint-Cyr, le président de la République islamique d'Iran occupe une position délicate, pris en tenaille entre partisans d'une ouverture à l'Occident et Gardiens de la Révolution.
Interrogé par RT France au sujet de la crise sociale en Iran, Thomas Flichy de la Neuville, enseignant et chef du département des études sur la guerre à l'école spéciale de Saint-Cyr, rappelle que le président iranien Hassan Rohani ne dispose que d'une marge de manœuvre réduite pour apaiser la situation dans son pays.
Si le spécialiste des relations internationales confirme qu'une partie de la population iranienne est descendue dans la rue pour réclamer un meilleur pouvoir d'achat, il rappelle toutefois que les sanctions à l'encontre de l'Iran ne sont pas étrangères au désarroi de certains Iraniens. «La situation économique de l'Iran n'est pas très brillante étant donné que les avoirs iraniens [à l'étranger] restent toujours gelés aujourd'hui», souligne-t-il.
Les Gardiens de la Révolution considèrent que Rohani a trahi
«Rohani a une position délicate car il se situe entre deux pôles opposés. D'une part une opposition libérale qui souhaite une véritable ouverture mais qui est ultra-minoritaire. D'autre part une autre opposition minoritaire mais organisée, celle des Gardiens de la Révolution qui considèrent que Rohani a trahi la Révolution», détaille encore l'enseignant.
«Tentative de déstabilisation» attribuée à des forces «organisées de l'extérieur»
A la question de savoir si l'on aurait pu déceler des signes avant-coureurs à ces manifestations, les plus importantes depuis 2009, Thomas Flichy de la Neuville répond par la négative. «Comme toujours en Iran, les émeutes se font jour très brusquement sans qu'on puisse les détecter à l'avance», note-t-il.
Un ministre #israélien encourage les manifestations en #Iran, mais dément toute ingérence
— RT France (@RTenfrancais) 1 janvier 2018
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Pour autant, Hassan Rohani pourrait trouver une porte de sortie à cette crise. «On peut dire que les éléments de langage donnés par Rohani à la population pour l'instant ont un certain effet puisqu'il prône le dialogue d'une part, et d'autre part, il promet de ne pas augmenter [...] le prix du carburant», juge Thomas Flichy de la Neuville. Et d'ajouter : «Il a ouvert le dialogue et en même temps il ne peut qu'être ferme vis-à-vis d'une tentative de déstabilisation que les Iraniens attribuent à des forces organisées de l'extérieur.»
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