Terrorisme : le G5 Sahel face au risque de prolifération des «Somalie» (EXCLUSIF)
Dans une interview accordée à RT, Ismaël Chergui, commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'Union africaine (UA), souligne l'importance du G5 Sahel pour le maintien de la paix dans la région, face au risque posé par le terrorisme djihadiste.
«La France essaie d'être le promoteur d'une idée [le G5 Sahel] dont [...] les "droits d'auteur" reviennent aux cinq pays contributeurs», a confié à RT le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'Union africaine, Ismaël Chergui, au sujet de l'organisation encadrant la coopération militaire antiterroriste entre pays de la région sahélienne. Et de poursuivre : «A terme, beaucoup d'autres pays joueront un rôle [dans le combat mené par le G5 Sahel] : les Etats-Unis [...] On en vient à parler de la Russie...»
Cet engagement international contre le terrorisme au Sahel est essentiel, selon le diplomate algérien, qui met en garde contre la prolifération de ce qu'il nomme «Somalie» dans la région, à savoir des Etats faillis gangrenés par le terrorisme, si l'on ne «s'active pas rapidement».
Ismaël Chergui a en outre exprimé la volonté du continent africain de profiter de l'expérience de la Russie en matière de lutte contre le terrorisme en Syrie, tout alertant sur le danger que pourraient représenter des milliers de djihadistes débarquant sur le continent africain après la défaite de Daesh sur les théâtres des conflits syro-irakiens. A ce propos, Ismaël Chergui a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération entre les Etats susceptibles de détenir «des éléments d’information sur la nationalité et sur les itinéraires que prendront les djihadistes».
Vers un appui de Moscou au G5 Sahel ?
Interrogé sur la difficulté de soulever des fonds pour le G5 Sahel, le commissaire à la Paix et à la Sécurité a fait savoir que plusieurs réunions avaient été organisées sous l’égide de l'UA, pour trouver une solution de financement à long terme. Assurant que les effectifs armés dont disposait le G5 Sahel étaient à ce jour suffisants, il a néanmoins subordonné la viabilité de cette organisation aux moyens militaires investis dans la lutte contre le terrorisme. «La Russie est prête à faire un geste en ce sens», a-t-il ajouté.
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