Pour le Medef, la généralisation des hausses salariales ne serait «pas soutenable» pour l'économie
Dans une interview, le président du Medef évoque les difficultés de recrutement des entreprises et redoute des augmentations salariales généralisées. Il soutient aussi la remise en cause de la politique énergétique européenne.
«Si les hausses salariales se généralisent, ce ne sera pas soutenable pour l'ensemble de l'économie», redoute le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Geoffroy Roux de Bézieux, dans une interview accordée au quotidien Les Echos et publiée ce 11 octobre.
Le président du syndicat patronal met en garde contre un effet inflationniste et avance que «quand les salaires augmentent dans les services, cela se répercute directement sur les prix payés par les consommateurs». Il cite l’exemple des hôtels et restaurants, où selon lui les salaires représentent la moitié des coûts.
Une remarque qui renvoie aux négociations salariales de branche encouragées par le gouvernement depuis la fin de l’été, notamment dans le secteur de l’hôtellerie – évoqué dans cette interview par Geoffroy Roux de Bézieux – mais aussi dans la sécurité, la propreté et la distribution.
Interrogé par les journalistes des Echos qui lui demandent si les hausses salariales doivent se décider au niveau des branches ou à celui des entreprises, le chef du syndicat patronal souligne que des discussions ont été engagées dans ces branches. Mais selon lui, «l'entreprise doit garder la main, que ce soit sous forme d'augmentation individuelle ou de prime dite Macron».
Marché européen de l'énergie : un système «absurde»
Depuis plusieurs semaines, le patron du Medef répète que le recrutement est devenu l'un des principaux problèmes que doivent affronter les entreprises. Dans cet interview, il cite l’exemple d’une entreprise industrielle située à Périgueux qu’il a récemment visitée «qui proposait des salaires à 1 700 euros net, avec en plus de la participation et de l'intéressement, et qui n'arrive plus à recruter depuis la pandémie».
Mais en plus d’un problème d’approvisionnement en matières premières – Geoffroy Roux de Bézieux mentionne notamment le bois et les semi-conducteurs – la récente envolée des prix de l'énergie est la «préoccupation majeure». Le patron des patrons y voit un effet «un peu spéculatif», mais craint aussi un effet structurel de long terme lié à la transition énergétique.
A ce propos, il déclare soutenir l'initiative de Bruno Le Maire consistant à «remettre en cause la directive européenne de 1997 qui a dérégulé le marché de l'électricité» et dénonce un principe «absurde».