Malgré la grève de décembre, les comptes de la RATP largement dans le vert
- Avec AFP
La RATP enregistre un bénéfice de 131 millions d'euros sur l'année 2019, soit une hausse du chiffre d'affaires de 2,5%. Des chiffres très positifs toutefois affectés par le mouvement social de décembre, qui a coûté 150 millions d'euros à la régie.
La grève n'a pas eu raison du solde positif de la RATP. La Régie vient de publier ce 6 mars un bénéfice de 131 millions d'euros sur l'année 2019, diminué de plus de moitié par la grève, cette dernière ayant eu un impact négatif de 150 millions sur le résultat.
Le chiffre d'affaires du groupe s'affiche en hausse de 2,5% grâce aux filiales, à 5,704 milliards d'euros, dont 76% ont été réalisés par l'établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) qui exploite les activités traditionnelles de transport en Ile-de-France.
Le résultat opérationnel du groupe public a de son côté baissé de 29% à 319 millions d'euros.
[Résultats 2019]⬇️Le Conseil d'Administration de la #RATP, sous la présidence de Catherine Guillouard, PDG #RATPGroup, a examiné et arrêté les comptes consolidés de l'entreprise au 31/12/2019. Des résultats positifs, malgré l’impact du conflit social sur les retraites. pic.twitter.com/VSiOHJmUMJ
— RATP Group (@RATPgroup) March 6, 2020
«Bien résisté» à la grève
«Au total, les résultats du groupe ont bien résisté en 2019», a estimé la PDG du groupe Catherine Guillouard, citée dans un communiqué.
La grève en décembre «ne doit pas faire oublier les bons résultats enregistrés au cours des mois précédents, qui traduisent à la fois le dynamisme de l'activité du transport public en France et dans le monde, et les effets des plans de performance menés par l'Epic RATP et les filiales pour améliorer leur compétitivité».
La direction estime d'ailleurs que, sans la grève, le chiffre d'affaires aurait progressé de 5,9%, le résultat d'exploitation de 4% et le bénéfice net de 40%.
Le chiffre d'affaires de l'Epic est stable à 4,354 milliards d'euros, l'impact de la grève de décembre (186 millions) ayant effacé les gains des mois précédents.
«En Ile-de-France, la tendance de fond reste dynamique, tirée par un contexte économique et par des politiques publiques favorables au développement des transports en commun», a noté la RATP.
Sans la grève, le trafic aurait en effet progressé de 2,6% l'an dernier (de 1,6% dans le métro, de 3,7% dans le RER, de 0,5% dans le bus et de 12,6% dans les tramways), a-t-elle calculé. Dans les faits, il a baissé de 1,9%, à 3,389 milliards de voyageurs.
Réseau dans l'Ouest de la France, métro à Doha, bus en Toscane
Quant aux filiales, leur contribution au chiffre d'affaires a augmenté de 11,5%, à 1,35 milliard d'euros.
Hors de la région capitale, la principale filiale RATP Dev a en particulier gagné les réseaux de transports urbains d'Angers, Brest, Creil et Saint-Malo et a inauguré une deuxième ligne à Casablanca au Maroc.
L'année 2019 a également été marquée par une montée en puissance au Moyen-Orient, avec notamment l'ouverture du métro de Doha, au Qatar, en tandem avec Keolis (groupe SNCF).
Avec les contrats – métro et bus – remportés dans la capitale saoudienne Ryad, le Moyen-orient devrait apporter plus de 400 millions d'euros de chiffre d'affaires dès l'an prochain à RATP Dev.
La filiale doit aussi lancer à l'été des bus et cars sur les lignes de Toscane, en Italie : un contrat de 4 milliards d'euros sur onze ans qui était verrouillé depuis 2016 par une guérilla judiciaire, et a été débloqué en décembre par le Conseil d'Etat italien.
Contrairement aux années précédentes, la RATP n'a pas organisé de conférence de presse pour présenter ses résultats. Elle ne fait pas de prévisions pour 2020, notant que la seconde partie de la grève en janvier pèsera à hauteur de 40 millions d'euros sur le résultat net.
«Le groupe RATP va poursuivre résolument sa stratégie de croissance rentable sur les marchés porteurs des mobilités durables et de la ville intelligente, en France et à l'étranger», a noté Catherine Guillouard dans le communiqué.
La RATP compte participer «activement» aux premiers appels d'offres que doit lancer Ile-de-France mobilités pour l'exploitation des bus en grande couronne et du métro du Grand Paris. Elle doit aussi se préparer à la perte de son monopole à Paris et en proche banlieue, qui doit commencer avec les bus fin 2024.
«Le groupe fera valoir ses atouts pour gagner la confiance de nouveaux clients», a ajouté la numéro un de la régie.