Le PDG de Boeing jette l’éponge et lègue la crise du 737 MAX à son successeur

Le PDG de Boeing jette l’éponge et lègue la crise du 737 MAX à son successeur Source: Reuters
Dennis Muilenburg, alors PDG de Boeing, lors de l'assemblée annuelle des actionnaires de l’avionneur américain, à Chicago, aux Etats-Unis, le 29 avril 2019 (illustration).
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Contesté pour sa gestion de la crise du 737 Max, le président de Boeing a finalement démissionné avec effet immédiat en début de semaine. Son successeur, déjà nommé, héritera d’un géant américain en plein doute.

Le patron de Boeing, Dennis Muilenburg, a annoncé lundi 23 décembre sa démission immédiate, après des mois de vives critiques contre sa gestion de la crise du 737 MAX, la pire de l'histoire du constructeur américain. Ses fonctions avaient déjà été réduites en octobre, lorsqu'il avait perdu son titre de président du conseil d'administration au profit de David Calhoun, un directeur indépendant.

C'est ce dernier qui le remplacera à partir du 13 janvier selon un communiqué du groupe qui n’a pas un mot pour le dirigeant démissionnaire, aux commandes de l'avionneur depuis 2015. «Le conseil d'administration a décidé qu'un changement de direction était nécessaire pour restaurer la confiance dans la société alors qu'elle s'efforce de rétablir les liens avec les autorités de réglementation, les clients et toutes les autres parties prenantes», s'est justifié Boeing.

Le comité de direction de Boeing fait valoir que David Calhoun possède «une grande expérience de l'industrie» ainsi qu'en tant que patron. Agé de 62 ans, il a occupé différentes fonctions dans de nombreuses entreprises, dont General Electric, où il a passé 26 ans de sa carrière.

«Je crois beaucoup en l'avenir de Boeing et du 737 MAX. Je suis honoré de diriger cette grande entreprise et les 150 000 employés dévoués qui travaillent dur pour créer l'avenir de l'aviation», a commenté le futur patron, qui a fait ses débuts chez Boeing en 2009. A la Bourse, l'annonce a été bien accueillie, le titre Boeing progressant de 2,7% en milieu d’après-midi.

Une décision attendue depuis des mois

«L'éviction de Dennis Muilenburg était attendue depuis longtemps», a réagi Peter DeFazio, président de la commission des Transports au Congrès, cité par l’AFP.  Le représentant démocrate estime que sous la direction du dirigeant évincé, «une entreprise admirée de longue date [Boeing] a pris un certain nombre de décisions dévastatrices suggérant que le profit était prioritaire sur la sécurité». Le directeur financier de Boeing, Greg Smith, assurera l'intérim jusqu'au 13 janvier. Deux accidents du 737 MAX, qui ont fait 346 morts en moins de cinq mois, ont plongé l’avionneur de Detroit dans la plus grave crise de son histoire. Les enquêtes ont mis en cause le logiciel anti-décrochage MCAS. Dans une décision inédite, toute la flotte mondiale des 737 MAX a été clouée au sol à partir du 13 mars.

Des familles de victimes et des passagers réclamaient depuis longtemps le départ de Dennis Muilenburg, déplorant la manière dont il a géré cette crise : l'ancien patron avait, dans un premier temps, incriminé les pilotes. Le président de Boeing a ensuite cherché à se maintenir en répétant, y compris lors de son audience publique au Congrès fin octobre, que son père lui «avait appris à ne pas fuir les difficultés».

Arrêt de la production du 737 MAX jusqu'à nouvel ordre 

Son successeur hérite d’un programme commercial aux résultats catastrophiques. Le 737 MAX ne devrait pas reprendre le ciel avant plusieurs mois, les compagnies aériennes américaines ayant encore repoussé la remise en service de leurs appareils – United Airlines l'a décalée jusqu'au mois de juin 2020. La semaine dernière, Boeing a même dû se résigner à arrêter la production du MAX à partir de janvier pour une durée indéterminée, faute de savoir quand les livraisons pourraient reprendre.

Entre-temps, le concurrent européen, Airbus, a raflé de nombreux contrats avec son A320, concurrent direct du 737 MAX. Mais la crise a aussi mis en lumière le retard pris par Boeing sur un autre segment du marché : celui des monocouloirs long-courriers. Et début décembre, la compagnie américaine United Airlines a annoncé la commande de 50 Airbus A321XLR, en remplacement de sa flotte vieillissante de 757.

La Commission européenne en embuscade

Mais avant même de prendre ses fonctions de président exécutif (CEO), David Calhoun doit déjà répondre à des questions pressantes des régulateurs européens concernant un accord visant à acheter la branche commerciale du troisième avionneur mondial, le brésilien Embraer.

Or, la Commission européenne a annoncé début octobre l’ouverture d’une «enquête approfondie» sur le projet de joint-venture prévu par Boeing. Selon Reuters, les autorités européennes de la concurrence ont même demandé des données commerciales sur les 20 dernières années représentant une documentation d’un million et demi de pages. Selon la principale agence de presse économique américaine, «tout retard ou remise en cause de la transaction constituerait un nouveau revers pour Boeing».

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