A Amiens, Emmanuel Macron sèchement reçu par d'anciens salariés de Whirlpool

A Amiens, Emmanuel Macron sèchement reçu par d'anciens salariés de Whirlpool© Christophe ARCHAMBAULT / AFP Source: AFP
Emmanuel Macron face aux anciens salariés de Whirlpool, le 22 novembre 2019 à Amiens.
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En déplacement sur le site de l'usine Whirlpool, le chef de l'Etat a été interpellé par d'anciens salariés de l'entreprise ainsi que par le député insoumis François Ruffin, ils critiquent sa gestion du dossier. Ce à quoi Emmanuel Macron a répondu.

Un an après le fiasco de la reprise par l'industriel picard Nicolas Decayeux, le chef de l'Etat était attendu de pied ferme par d'anciens salariés de l'usine Whirlpool à Amiens, ce 22 novembre. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a été reçu sèchement. «Vous aviez promis des emplois sur le site. Il devait y avoir des centaines d'emplois. Il y a 200 personnes qui sont au chômage», l'a ainsi interpellé un salarié.

Après un échange avec le chef d'Etat, un autre salarié, pas convaincu par les arguments avancés, lui a lancé : «Monsieur le président si vous étiez dans notre situation, vous auriez vu. C'est la vérité, c'est le vrai monde.»

«200 personnes au chômage»

Pour ce dernier, le constat est en effet amer : seuls 44 salariés ont été repris par un fabricant de mobilier pour entreprises, Ageco. Les autres ont été licenciés. «Je viens au printemps 2017. Il y en a d'autres qui vous disent : "Whirlpool ne fermera pas avec moi". Est-ce que moi, je vous ai tenu ce langage ? Non», leur a rétorqué le chef de l'Etat. 

«J'ai dit que ça fermerait, je vous l'ai dit les yeux dans les yeux. Mon engagement, c'est que l'ensemble des salariés de Whirlpool retrouvent des perspectives et des emplois, et on va se battre pour ça», a-t-il ajouté.

«Pas la faute de l'Etat»

Lors de cette visite houleuse, Emmanuel Macron a également dédouané l'Etat de ses responsabilités quant à l'échec de la reprise. «Il y a eu un premier projet, mais il n'a pas été au bout. Ce n'est pas la faute de l'Etat ou des services de l'Etat», a-t-il plaidé, soulignant que ce n'était «pas l'Etat qui embauch[ait] les gens quand les choses [allaient] mal».

Le député Insoumis François Ruffin en a lui aussi profité pour interpeller le président. «Je pense que vous grandiriez l'Etat à admettre que vous avez merdé, à la limite pas vous personnellement, mais pendant qu'ici rien ne se produisait, que c'était la catastrophe, que tout le monde pouvait voir que ça allait dans le mur, il y avait des signaux envoyés à l'extérieur et on n'a pas eu de réponse», a regretté l'élu de la Somme. Avant de conclure : «Cette fameuse reprise, j'ai l'impression que cela a été un montage entre le gouvernement actuel, entre vous, Monsieur Macron, et Whirlpool et un repreneur véreux qui s'appelle Decayeux».

En 2017, lors de l'entre-deux tours de la présidentielle, le chef de l'Etat s'était rendu en grande pompe sur le site de Whirlpool. Il avait passé plus d'une heure avec l'intersyndicale alors que, dans le même temps, Marine Le Pen était partie à la rencontre de salariés devant l'usine, offrant l'une des images fortes de la campagne.

Lire aussi : A l'approche de la grève du 5 décembre, Emmanuel Macron trouve le pays «trop négatif»

Erratum : La version précédente de cet article affirmait par erreur que l'usine Whirlpool à Amiens avait été reprise par l'entreprise Decayeux.

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