Au Canada, Bayer confronté à une action collective contre le Roundup

Au Canada, Bayer confronté à une action collective contre le Roundup Source: Reuters
Pulvérisateur d'herbicide Roundup de Monsanto contenant du glyphosate photographié dans un jardin à Bordeaux, en France, le 1er juin 2019 (illustration).
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Les ennuis s’accumulent pour Bayer, acquéreur de Monsanto en 2016. Après des plaintes individuelles, une action collective est intentée au Canada contre lui et les producteurs sous licence du désherbant Roundup.

Diamond & Diamond, un cabinet d’avocats canadien spécialisé dans les préjudices corporels, promeut actuellement un recours collectif contre divers fabricants de Roundup, sous licence ou en propre comme la filiale canadienne de la société allemande Bayer, qui a racheté le fabricant historique Monsanto. 

Le Roundup est un herbicide qui contient le plus souvent du glyphosate, jugé «cancérogène probable» par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le groupe Bayer a fait supprimer la marque Monsanto en 2018 en raison de son image dégradée auprès du grand public, ce qui n’a pas mis fin aux très nombreuses actions en justice intentées contre le fabricant dans le monde.

En Amérique du Nord, de nombreuses poursuites judiciaires ont été intentées contre Monsanto, au motif que le glyphosate serait à l’origine de pathologies lourdes comme le lymphome non hodgkinien, un type de cancer rare qui affecte le système lymphatique.

42 700 plaignants aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, les actions contre Monsanto sont devenues un sport national promu par de nombreux cabinets d'avocats. Fin octobre, le président de Bayer a annoncé depuis Francfort qu'elles avaient doublé en quelque mois et que les plaignants étaient désormais au nombre de 42 700. Pour le moment, une soixantaine de personnes seulement se sont déclarées prête à rejoindre l’action collective lancée par Diamond & Diamond. Mais le cabinet d’avocat cité par la radio publique canadienne estime que des milliers de personnes pourraient être concernées.

Depuis le début de l'année, de nombreuses poursuites individuelles ont déjà été intentées contre des fabricants de Roundup dans plusieurs provinces du pays, mais c’est la première action collective. Darryl Singer, responsable des litiges commerciaux et civils chez Diamond & Diamond, a déclaré que les plaignants impliqués dans ce recours collectif recherchaient non seulement une compensation financière, mais aussi ce qu'il appelle une «modification du comportement», de sorte que la même chose ne puisse se reproduire avec d’autres produits phytosanitaires au Canada.

«S'il n'y a pas de telles poursuites qui obligent des entreprises comme Monsanto à faire ces gros chèques, elles ne sont pas incitées à changer leur façon de faire des affaires», a expliqué l’avocat. Selon lui, les plaignants sont également affectés d'autres formes de cancer, comme les cancers du cerveau et des poumons, et que certains de ses clients agissaient dans le cadre d'une succession.

Parmi les [plaignants] en vie, certains ne verront probablement pas la fin de cette action en justice, car ils mourront avant

«Ce ne sont pas des blessures mineures», a expliqué à la radio publique canadienne l’avocat qui estime que «parmi les [plaignants] en vie, certains ne verront probablement pas la fin de cette action en justice, car ils mourront avant.» Bayer Canada a réagi depuis, en se disant prêt à défendre «vigoureusement» ses produits, et déclare dans un communiqué : «Bien que nous ayons une grande sympathie pour les plaignants, les herbicides à base de glyphosate ne sont pas la cause de leurs maladies.» 

Effondrement en Bourse

Bayer Canada soutient également que «les scientifiques et les organismes de réglementation ont étudié de manière approfondie le glyphosate dans le monde [et que] les résultats de cette recherche confirment qu'il n'est pas cancérogène.» Mais l’on constate que de nombreux fabricants proposent désormais du Roundup certifié «sans glyphosate».

Depuis le rachat de Monsanto, le cours de l’action Bayer s’est effondré, passant d’un plus haut proche de 150 euros à moins de 70 actuellement, tandis que sa capitalisation boursière évolue désormais aux environs de 60 milliards d’euros, soit à peine plus que ce qu’elle a dû débourser pour racheter le fabricant américain. En 2018, pour faire face à cet effondrement, Werner Baumann, le président de Bayer qui continue de défendre bec et ongles le choix d’acheter Monsanto, a dû annoncer un plan de suppression de 12 000 emplois dans le monde d’ici 2021.  

 

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