Face à une Europe «entêtée», le Royaume-Uni «met le turbo» pour parer à un Brexit sans accord
Le nouveau gouvernement du Royaume-Uni affirme qu’il souhaite un accord de sortie, mais que l’Union européenne doit changer de position sur la question de la frontière avec l’Irlande. En attendant, la perspective d’un Brexit dur se précise.
«La Grande-Bretagne met le turbo dans ses préparations d’un Brexit sans accord», a déclaré le 29 juillet Dominic Raab, nouveau ministre des Affaires étrangères lors d’une interview accordée à la BBC. L’ex-secrétaire au Brexit de Theresa May a par ailleurs affirmé que quatre milliards de livres sterling (4,4 milliards d’euros) avaient déjà été dépensées pour faire face aux conséquences d'un Brexit sans accord.
Le principal point de désaccord avec l’Union européenne concerne le Backstop ou filet de sécurité, un dispositif temporaire pour empêcher le retour à une frontière terrestre entre la République d’Irlande et l’Uslter, qui fait partie du Royaume-Uni. Le ministre britannique des Affaires étrangères a déclaré à ce propos : «Nous voulons un bon accord avec nos partenaires et amis de l'UE, mais cela doit impliquer l'abolition du filet de sécurité antidémocratique.»
Au cours de l’interview, Dominique Raab a également dénoncé une «Europe entêtée» qu’il accuse d’être responsable de l’actuelle impasse des négociations, tout en répétant la détermination du gouvernement à quitter l’Union européenne (UE) à la date du 31 octobre, avec ou sans accord.
Un peu plus tard dans la journée, lors d’une visite sur une base navale en Ecosse, le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré qu'il y avait «toutes les chances pour conclure un nouvel accord sur le Brexit avec l'Union européenne», et qu'il souhaitait également un nouvel accord commercial. Il avait déjà affirmé qu’il n’y avait qu’ «une chance sur un million» pour une sortie sans accord.
Boris #Johnson laisse planer le doute sur le règlement de la #facture du #Brexit
— RT France (@RTenfrancais) 9 juin 2019
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«Ce que nous voulons faire, c'est préciser clairement que le Backstop n'est pas bon, il est mort, il doit disparaître. L'accord de retrait est mort, il doit disparaître. Mais il est possible de conclure un nouvel accord», a ajouté Boris Johnson.
Cet optimisme, toutefois, tranche avec les propos récents du négociateur en chef de l’UE pour le Brexit. En effet, le 25 juillet, lendemain de la prise de fonctions de Boris Johnson, Michel Barnier écrivait dans un courriel adressé aux dirigeants des 27 autres Etats membres : «Boris Johnson a déclaré que si un accord doit être conclu, il faut éliminer le filet de sécurité. C’est évidemment inacceptable et ne relève pas du mandat du Conseil européen.»
Le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit y affirmait aussi qu’une «absence d’accord ne sera[it] jamais le choix de l’UE», mais invitait ses correspondant à se tenir prêts à cette éventualité. «Comme le suggère son discours plutôt combatif, nous devons nous préparer à une situation où il donne la priorité à la planification du no deal [sortie de l’UE sans accord], en partie pour faire pression sur l’unité de l’UE27», commentait Michel Barnier.
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