L’Opep suit la Russie et l’Arabie saoudite en prolongeant de neuf mois sa baisse de production

Auteur: RT France
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A Vienne, le 1er juillet, les Etats membres de l’Opep ont accepté la proposition russo-saoudienne de prolonger de neuf mois les baisses de production pour soutenir les cours. Malgré des stocks mondiaux importants, la manœuvre fonctionne.

Après une réunion à Vienne le 1er juillet, le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak a annoncé que les quatorze pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix alliés (emmenés par la Russie) soutenaient unanimement la proposition consistant à garder le cap des limitations de production.

Destinée à soutenir les cours du brut, la prolongation de cet effort sur les niveaux de production avait déjà été annoncée le 30 juin par le président russe Vladimir Poutine, en marge du G20 d'Osaka, levant une grande partie du suspense sur l'issue des réunions prévues jusqu'à mardi dans la capitale autrichienne.

Ces 24 pays de l'alliance Opep+, qui pompent la moitié du pétrole du globe, avaient décidé en décembre d'abaisser leur offre cumulée de 1,2 million de barils par jour pour soutenir les cours, alors que ceux-ci restent sous contrôle malgré la recrudescence des tensions géopolitiques au Moyen-Orient.

Mais l'influence accrue de la Russie, deuxième producteur mondial, et de l'Arabie saoudite, chef de file du cartel, qui se sont alliées il y a trois ans pour enrayer l'effondrement des cours, contrarie certains producteurs.

A son arrivée à Vienne le 1er juillet, le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh a dénoncé le caractère selon lui unilatéral de l'entente entre Moscou et Riyad, annoncée en amont des réunions de Vienne.

«Le principal danger auquel est confrontée l'Opep maintenant est la politique unilatérale», a déclaré le ministre, assurant que l' «Opep [allait] mourir avec un tel processus», visant les décisions de son rival régional saoudien.

L'Iran proteste contre le rôle de Riyad

«Je ne suis pas d'accord avec l'idée que l'Opep se meurt!», a toutefois protesté la ministre des Ressources pétrolières du Nigéria, Folasade Yemi-Esan, pour qui l'Opep reste «une coopération d'Etats souverains».

L'Iran s'est en outre dit opposé pour le moment à tout accord de coopération à long terme visant à pérenniser le partenariat entre l'Opep et ses alliés, sous l'appellation Opep+.

Néanmoins, Téhéran soutient le renouvellement des plafonds de production, dont le pays est jusqu'ici exempté compte tenu du retour des sanctions américaines qui étranglent ses exportations de brut, dans un contexte de fortes tensions géopolitiques, de morosité de la demande et d'offre abondante.

L'annonce de l'accord russo-saoudien a d'ailleurs permis au cours du baril de pétrole WTI de franchir la barre des 60 dollars lundi, pour la première fois depuis le mois de mai. Le budget saoudien nécessiterait un cours du baril d'environ 85 dollars, tandis que Moscou se dit satisfait du niveau actuel du Brent à 60-65 dollars.

La question des réunions de Vienne portait essentiellement sur la durée de ce nouveau pacte, six ou neuf mois, le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Falih, plaidant pour une reconduction sur neuf mois acceptée par ses partenaires. 

Demande mondiale morose

Les paramètres à prendre en compte par les producteurs de pétrole sont nombreux. Côté offre, la récente intensification des tensions dans le Golfe (attaques de tankers, drone américain abattu par l'Iran...) ravive les craintes pour la sécurité de l'approvisionnement, sans toutefois pour le moment provoquer de flambée des prix.

De plus, les risques géopolitiques semblent largement contrebalancés par une demande énergétique morose, sur fond de guerre commerciale sino-américaine et de ralentissement de la croissance économique mondiale. L'Agence internationale de l'énergie a déjà réduit, par deux fois récemment, sa prévision de demande mondiale de brut pour 2019.

Face à cette demande en berne, l'offre de brut reste abondante. La production américaine de pétrole de schiste ne cesse de grimper, concurrençant l'Opep et gonflant des stocks mondiaux déjà élevés.

Inquiète, l'Arabie saoudite a réduit son offre bien au-delà des baisses de production imposées dans l'accord, pompant en mai 9,70 millions de barils par jour, en dessous des 10,31 millions de millions de barils convenus. C'est le cas de la plupart des pays liés par l'accord.

«Nous croyons que nos accords de stabilisation de l'offre [...] ont eu un effet positif», avait déclaré le président russe Vladimir Poutine dans un entretien réalisé le 27 juin au Kremlin par le quotidien britannique le Financial Times

La stratégie de l'Opep+ s'est jusqu'ici révélée payante, puisque le prix du baril de Brent a pris environ 22% depuis janvier et continue d’évoluer dans une fourchette de prix comprise entre 60 et 70 dollars (entre 53 et 62 euros).

Lire aussi : Pétrole : une possible pénurie de l’offre dans quelques années

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