Compromis a minima pour un embryon de budget de la zone euro

Compromis a minima pour un embryon de budget de la zone euro Source: Reuters
Le président de l'Eurogroupe Mario Centeno, le ministre slovaque des Finances Kamenicky et le commissaire européen Moscovici assistent à une réunion des ministres des Finances de la zone euro le 16 mai à Bruxelles (illustration).
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Les 19 ministres des Finances se sont mis d’accord, du bout des lèvres, sur le principe d’un budget de la zone euro. A condition que son montant soit ridicule et sans savoir d’où viendra l’argent.

Qui paye ? Combien ? Pour faire quoi ? Même le nom a posé problème, si l’on en croit le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, cité par l’AFP, qui raconte que «certains ministres étaient au départ opposés au mot même de "budget de la zone euro"». Une allusion aux Pays-Bas, qui ont poussé pour que cet embryon de budget porte officiellement le nom d’«instrument budgétaire pour la compétitivité et la convergence».

Il pourrait être mis en place en 2021, et aurait pour objectif «d'encourager des réformes structurelles pour accroître la compétitivité». Cet instrument devrait permettre de financer des projets d'investissement publics, mais les ministres ont remis à plus tard la question de son financement.

Paris et Berlin proposent une taxe sur les transactions financières (TTF) au niveau européen pour l’abonder – un projet en souffrance depuis de nombreuses années et sur lequel un accord semble hypothétique.

En revanche, il est déjà prévu que les pays qui ne tiendraient pas leurs engagements budgétaires devront, sous le contrôle de la Commission européenne, rembourser les fonds alloués.

Dans l’accord conclu à Luxembourg, cet «instrument  budgétaire» ne comprend aucune fonction de «stabilisation» (prônée par Bruxelles et Paris), qui permettrait d'aider un pays spécifiquement touché par un choc économique, comme par exemple l'Irlande en cas de Brexit sans accord.

La question du montant a également été remise à plus tard. Toutefois, il devrait être très inférieur aux centaines de milliards d'euros pour lesquelles plaidait le président de la République française, Emmanuel Macron, en début de mandat.

Moins de 2,5 milliards d'euros par an à 19

Deux «sources européennes» citées par l’AFP ont évoqué une enveloppe de 17 milliards d'euros répartis sur sept ans entre les 19 pays. Moins de 2,5 milliards d’euros par an ! Un montant symbolique comparé aux 167 milliards du budget de l’Union européenne (UE) pour la seule année 2020. Mais il est vrai que les contributeurs potentiels de cet instrument budgétaire payent déjà au niveau de l'UE.

«Il y a encore du travail à faire», a reconnu le Portugais Mario Centeno, président de l'Eurogroupe, l'instance qui réunit les ministres des Finances de la zone euro. Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a, lui, estimé que le compromis, arraché après une douzaine d'heures de discussions, était le «meilleur» possible.

Vous verrez que sur cette mission impossible, nous irons jusqu'au bout. Je n'ai pas d'inquiétude

L’absence de consensus sur le financement de cet instrument n’a pas entamé l’enthousiasme de Bruno Le Maire. «Vous verrez que sur cette mission impossible, nous irons jusqu'au bout. Je n'ai pas d'inquiétude», a promis le ministre français de l’Economie et des Finances, fervent défenseur de cette initiative, et qui qualifie l'accord de la nuit du 13 au 14 juin de «mini-révolution».

Même satisfaction affichée du côté de son collègue allemand Olaf Scholz, qui lors d’un point de presse commun, a déclaré : «En un an, le scénario a changé : personne ne s'attendait à ce qu'on arrive là où nous en sommes aujourd'hui.»

Le ministre néerlandais Wopke Hoekstra a salué sur Twitter les «fructueuses discussions» de la nuit au Luxembourg, en particulier les «excellents progrès» sur le Mécanisme européen de stabilité (MES), un autre enjeu des échanges entre les ministres. Et il est exact que ce fonds de sécurité, créé en 2012 par les membres de la zone euro en pleine crise de la dette a, lui, connu une avancée importante et inattendue.

Le traité qui l’institue devra être modifié pour en faire également une sorte de prêteur en dernier ressort pour les banques en grande difficulté, à hauteur de 60 milliards d'euros sur les quelque 700 milliards dont il dispose. Jusqu’ici, les statuts du MES ne prévoyaient de prêts qu’à un Etat. L'accord ministériel sera présenté la semaine prochaine lors d'un sommet des dirigeants européens à Bruxelles.

Lire aussi : Juncker pointe une part de responsabilité allemande dans la faible intégration de l’Union monétaire

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