Les entreprises néerlandaises vont créer 3 500 emplois pour les réfugiés

Les entreprises néerlandaises vont créer 3 500 emplois pour les réfugiés© Koen Van Weel Source: AFP
Des employés du siège de la banque ABN Amro à Amsterdam le 19 mai 2009 (image d'illustration).
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Des entreprises néerlandaises ont annoncé vouloir créer 3 500 emplois pour les réfugiés sur 2 ans. Objectif : mieux les intégrer dans la société, mais aussi favoriser l'émergence d'un nouveau prolétariat peu coûteux, comme en Allemagne.

Une quinzaine d’entreprises implantées aux Pays-Bas, parmi lesquelles Shell, ING, Philips, Accenture ou encore la société de BTP Dura Vermeer, souhaitent créer 3 500 emplois permanents pour les réfugiés aux Pays-Bas et à l’étranger au cours des deux prochaines années, selon le quotidien économique Het Financieele Dagblad. Par ailleurs, ces entreprises lanceront une série d’initiatives afin d’en aider 10 000 autres à accroître leurs chances d’obtenir un emploi, via la formation par exemple, de créer leur propre entreprise et d’améliorer leurs conditions de vie.

«C’est un programme moral de la part des grandes entreprises, sans lien avec la politique», explique Paul Polman, ancien directeur général d’Unilever. Ce dernier intervenait le 8 avril dans le cadre du Dutch Business Summit on Refugees à Utrecht.

Paul Polman est décrit comme «un des éléments moteurs de ce sommet» par le quotidien. «Vous et moi aurions pu naître en Syrie, n’oubliez pas ça», a-t-il rappelé, ajoutant qu’il «était ici car le gouvernement néerlandais avait payé [ses] études». Le sommet était organisé par l’ONG Tent Partnership for Refugees, initiative lancée par Hamadi Ulukaya, fils d’un berger kurde, fondateur et PDG de Chobani, marque de yaourt grec employant plus de 2 000 personnes dont environ 30% sont des réfugiés. Paul Polman estime à 44 000 le nombre de déplacés supplémentaires par jour dans le monde.

Dans un pays qui compte seulement 3,4% de chômage (contre 8,8% pour la France), l’initiative est une façon d’obtenir un supplément de main-d’œuvre, à l’instar de l’annonce faite en décembre par le gouvernement allemand, confronté au vieillissement de sa population. Au Pays-Bas, seulement un demandeur d’asile sur dix trouve un emploi dans les 18 mois suivant l’obtention officielle de son statut. C’est pourquoi Wiebe Draijer, PDG de Rabobank, a annoncé vouloir recruter 60 personnes. «Ce n’est qu’un début […] Voyons à quelle vitesse les choses se passent. Mon souhait pour l’avenir est que nous soyons un pays dans lequel les réfugiés sont les bienvenus et peuvent réussir», a précisé l’ingénieur.

Par ailleurs, ING a annoncé vouloir octroyer 10 millions d’euros de prêts pour aider les déplacés syriens en Turquie à financer leur création d’entreprise. Philips prévoit pour sa part d’employer 100 immigrés aux Pays-Bas et en Allemagne au cours des cinq prochaines années, mais s’est aussi engagé à envoyer du matériel médical dans les camps en Syrie. ABN Amro estime qu’elle emploiera 80 réfugiés d’ici 2021 et le groupe de nettoyage Asito a indiqué vouloir en embaucher 50.

Reste à savoir si cette initiative sera le moyen d’intégrer les réfugiés dans les sociétés européennes qu’ils rejoignent, ou une façon de faire émerger un prolétariat sous-payé comme en Allemagne, avec la création en 2016 d’emplois à 80 centimes de l’heure pour les demandeurs d'asile.

Lire aussi : Pénurie de main-d’œuvre : l'Allemagne souhaite davantage d'immigrés

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