Le parlement grec adopte le troisième plan d’aide financière après une session de nuit
Le projet de loi, sur le troisième plan d’aide financière proposé par la troïka a été adopté par le parlement grec pendant une session qui a duré toute la nuit. Les voix de l’opposition ont été cruciales pour l’adoption du plan.
#Greece parliament approves #ESM loan & MoU bill with 222 Yes votes vs 64 No votes. 11 MPs abstain.
— Konstantinos Pappas (@kpappas1955) 14 Août 2015
Le programme d’aide proposé par la troïka, qui prévoit des mesures d’austérité a été finalement adopté par la Grèce. Si les ministres de la zone euro ratifient ce document lors de leur réunion d’aujourd’hui, Athènes pourra recevoir une première tranche allant jusqu’à 25 milliards de dollars.
Les députés grecs devaient se prononcer jeudi, mais la présidente du Parlement, Zoe Konstantopoulou, connue pour son opposition à l’accord de juillet négocié par le Premier-ministre grec Alexis Tsipras avec la Troïka, a fait tout son possible pour retarder la procédure.
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Le parlement allemand pourrait se prononcer sur l’aide financière à la Grèce, mardi prochain au plus tôt, si les ministres de la zone euro approuvent l’accord vendredi. Cependant, le journal allemand Bild a rapporté, cette semaine, que le gouvernement de la chancelière Angela Merkel estime l’accord insuffisant. L’Allemagne n’est pas sûre qu’Athènes soit capable de rembourser la totalité de sa dette extérieure qui s'élève à 320 milliards d’euros. Berlin s’inquiète également du fait que la création du fonds de privatisation grec a été remise à plus tard et, de l'incertitude qui plane sur la décision du FMI.
Germany's been tough on Greece, but a new study finds it profited $100 billion from their debt crisis. #Schadenfreudpic.twitter.com/x26rTiGtan
— AJ+ (@ajplus) 11 Août 2015
Entretemps, la date limite pour approuver définitivement l’accord se rapproche. Vendredi, les ministres de la zone euro se rencontreront pour décider s’il faut approuver l’accord, ou proposer à la Grèce un crédit-relais afin qu'elle puisse honorer un remboursement de 3,2 milliards d’euros à la BCE [Banque centrale européenne] le 20 août et gagner du temps pour réviser l’accord.
Crise sans fin
Lors de la session parlementaire, à quelques heures de la réunion de l’Eurogroupe consacrée au débat sur l’opportunité d’accorder à la Grèce une nouvelle aide ou seulement un prêt-relais, solution alternative qu'a notamment suggérée l'Allemagne, Alexis Tsipras a déclaré que cette dernière solution «serait le retour à une crise sans fin».
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«C'est ce que certains cherchent systématiquement, et nous avons la responsabilité d'éviter cela, de ne pas le faciliter», a déclaré le Premier ministre à la fin d'une nuit de débat parlementaire, en faisant allusion aux propos du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble qui était l'un des plus critiques à l’égard de la nouvelle aide.
Cette position de l’Allemagne met en péril l’adoption du programme d’aide par les ministres de la zone euro à Bruxelles. L’Allemagne est mise en porte-à-faux par cette demande, car elle est à la fois parmi ceux qui réclament le plus la participation du FMI, et parmi ceux qui souhaitent le moins réduire la dette grecque, car elle en paierait la plus forte part. Or le FMI, refuse de participer à un accord qui n’allégerait pas la dette grecque.
Germany open to debt relief for Greece, but no haircut: deputy finance minister http://t.co/zKCfKSegiIpic.twitter.com/lNT5bL33s8
— Reuters Business (@ReutersBiz) 13 Août 2015
Divisions au parlement et dans la population
Les difficultés que rencontre Alexis Tsipras dans ses négociations avec l’Allemagne et les dirigeants de la zone euro ne sont pas les seules auxquelles il doit faire face. De nombreux députés de son propre parti, Syriza, sont mécontents de son action et du programme d’aide financière qui prévoit l’adoption de nouvelles mesures d’austérité, telles que la diminution des salaires et des retraites.
Greek PM Tsipras wins bailout vote, faces widening rebellion: http://t.co/N9bfObkZPTpic.twitter.com/9GLXaYtjhP
— Reuters UK (@ReutersUK) 14 Août 2015
Déjà au cours des deux précédents votes relatifs à ce plan, Alexis Tsipras a perdu entre 30 et 40 des 149 députés de Syriza, mais cette fois-ci il risque de perdre sa majorité parlementaire. Le Premier ministre a promis que dans ce cas, il organiserait de nouvelles élections. «Si nous n'avons pas de majorité parlementaire, nous serons contraints à des élections», a-t-il en effet prévenu lors d'une interview à la radio Sto Kokkino le 29 juillet.
La population est mécontente des nouvelles mesures et descend dans la rue pour le faire savoir : pendant que les députés grecs discutaient du programme, les habitants d’Athènes ont ainsi organisé une importante manifestation contre les propositions de la troïka. Cependant, selon les sondages, le Premier ministre a toujours du soutien de la majorité de Grecs.
#PAME (All #Workers Militant Front) organizes nationwide #protests against the new #syriza memorandum. #Greece#EUpic.twitter.com/mnMvMcQTOb
— ☭ Revolution Now! (@Revolution1Now) 13 Août 2015