Burkina Faso : Macron estime que le Franc CFA est «une bonne chose» mais propose d'en changer le nom
La question du franc CFA a été posée une fois de plus, lors de l'intervention du président français à l'université de Ouagadougou. Il a expliqué que la France était prête à accompagner une «solution portée par les présidents africains».
Le 28 novembre, premier jour de la tournée africaine d'Emmanuel Macron, le président de la République s'est dit favorable, selon l'AFP, à un changement du nom ou à un élargissement du «périmètre» du franc CFA si les Etats africains le souhaitent. Le chef de l'Etat français a tenu ces propos alors qu'il s'exprimait à l'université de Ouagadougou.
Le franc CFA a été créé par décret du général de Gaule, le 24 décembre 1945. A l’époque son acronyme signifiait «Colonies françaises d’Afrique», ce qui reflétait précisément son usage. Aujourd’hui, le franc CFA a cours dans 14 pays d’Afrique subsaharienne, occidentale et centrale, réunis au sein de deux unions monétaires. Dans les huit pays de l’Union monétaire ouest-africaine (UEMOA), CFA signifie désormais «Communauté financière d’Afrique», tandis que dans les six pays de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC), il signifie «coopération financière en Afrique centrale».
14 Etats africains emploient le franc CFA
Elargir son périmètre signifie-t-il intégrer de nouveaux pays dans ce système monétaire adossé à l’euro ? Ce n’est apparemment pas le souhait de ses détracteurs en Afrique. Ces derniers plaident en effet pour son remplacement par une monnaie strictement africaine et débarrassée de la tutelle de la Banque de France imposée en contrepartie de sa convertibilité illimitée en euros.
La France accompagnera la solution portée par les présidents africains
A un étudiant burkinabé qui l'interpellait sur le franc CFA, monnaie considérée comme un instrument d'influence post-coloniale par ses détracteurs, Emmanuel Macron a répondu : «La France accompagnera la solution portée par les présidents africains.» Il a toutefois répété que le franc CFA apportait «une bonne chose, la stabilité monétaire» aux 14 pays d'Afrique qui l'utilisent.
Le débat sur le franc CFA est récurrent en Afrique. Il avait été relancé en août par le polémiste Kémi Séba qui avait brûlé un billet de 5 000 francs CFA (environ 7,60 euros) à Dakar au Sénégal le 29 août dernier.
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest a réitéré, il y a un mois sa volonté de créer une nouvelle monnaie unique pour ses 15 pays dès 2020. Mais le Nigeria, poids lourd de la zone et qui ne fait pas partie des deux unions monétaires utilisant le CFA a exprimé sa réticence.
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