Les Russes et les Chinois au secours du Venezuela, «en défaut partiel» sur sa dette

Les Russes et les Chinois au secours du Venezuela, «en défaut partiel» sur sa dette © HO / Venezuelan Presidency Source: AFP
Le vice-président du Venezuela, Tareck El Aissami (au centre), lors d'une réunion avec les créanciers et les investisseurs à Caracas
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Ce 14 novembre, Standard and Poor’s a déclaré le Venezuela «en défaut partiel» sur sa dette. La Russie et la Chine, deux alliés de la République bolivarienne, ont débuté les négociations. Les Etats-Unis, eux, mettent la pression.

La menace planait depuis plusieurs semaines sur ce pays pétrolier exsangue. L'agence de notation Standard and Poor’s a déclaré le Venezuela «en défaut partiel» sur sa dette.

L'annonce de l'agence de notation américaine est intervenue quelques heures après une réunion à Caracas, d'à peine 25 minutes, de créanciers internationaux qui s'est achevée sans accord mais avec la promesse d'une prochaine rencontre.

Le Venezuela veut restructurer sa dette extérieure, estimée à 150 milliards de dollars, car il ne dispose plus que de 9,7 milliards de réserves et doit rembourser au moins 1,47 milliard d'ici la fin de l'année, puis 8 milliards en 2018.

Nicolas Maduro assure déjà négocier avec la Russie et la Chine, deux alliés auxquels le Venezuela doit respectivement 8 et 28 milliards de dollars.

Caracas et Moscou doivent signer ce 15 novembre un accord visant à restructurer 3 milliards de créances vénézuéliennes, de sources concordantes.

«Une signature est prévue», a fait savoir à l'AFP une source proche du gouvernement russe. Le ministère russe des Finances a quant à lui refusé de confirmer cette information et ne prévoit aucun événement public, tandis que l'ambassade du Venezuela à Moscou a annoncé la tenue d'une conférence de presse le 15 novembre.

Pékin a pour sa part déclaré le 14 novembre que sa coopération avec Caracas sur ce dossier se déroulait normalement.

Le Venezuela vit en ce moment tant une crise économique majeure qu'une crise politique intérieure qui permettent d'appréhender la confrontation entre plusieurs blocs. 

Ainsi, la Chine et la Russie, comme la Bolivie ou l'Egypte, ont refusé d'assister à une réunion informelle proposée par les Etats-Unis sur le sort du Venezuela. «Cette réunion est un acte hostile et clairement intrusif des Etats-Unis pour saper le principe de souveraineté d'un Etat membre des Nations unies», avait alors vivement réagi l'ambassadeur vénézuélien Rafael Dario Ramirez.

Au lendemain de l'élection le 30 juillet d'une Assemblée constituante controversée lors d'un scrutin marqué par des violences, qui a vu le pouvoir de Nicolas Maduro se renforcer, Donald Trump, président des  Etats-Unis, n'avait pas exclu le 11 août le recours à l'option militaire. Ce dernier souhaitant déstabiliser le «dictateur».

Les Etats-Unis, l'Union européenne et le Mercosur font bloc contre le Venezuela

De fait, le Venezuela subit les sanctions de Washington qui interdit à ses banques ou à ses citoyens d'acheter de nouvelles obligations ou de négocier des accords avec le gouvernement vénézuélien. 

Malgré tout, Nicolas Maduro tente de convaincre les créancier américains d'infléchir la position de l'administration Trump. 

En effet, 70% des détenteurs de bons vénézuéliens sont issus des Etats-Unis ou du Canada et ont donc tout intérêt à ce que la dette puisse être restructurée. Mais les sanctions de Washington empêchent théoriquement tout créancier américain de participer à une renégociation.

«Ils ont spéculé sur le fait que le Venezuela se déclarerait en défaut [de paiement]. Jamais ! Il n'y aura jamais de défaut [de paiement] au Venezuela !», a averti le président Nicolas Maduro. Caracas a en outre accusé les Etats-Unis de «persécution financière».

Le risque pour ce pays, autrefois le plus riche d'Amérique latine, est de se retrouver coupé des marchés, tout comme son groupe pétrolier PDVSA, et de devoir affronter des poursuites et la saisie d'actifs et de filiales domiciliées à l'étranger. Cela pourrait concerner la compagnie pétrolière Citgo, basée aux Etats-Unis, où elle possède des activités de raffinage et des stations-service.

De son côté, la communauté internationale a accru la pression sur le président Nicolas Maduro avec l'adoption, le 13 novembre, par les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE), de sanctions dont un embargo sur les livraisons d'armes. Le Venezuela est ainsi le premier pays d'Amérique latine à être visé par de telles mesures de l'UE.

Quant au Marché commun de l'Amérique du Sud (Mercosur) il a suspendu «politiquement» le Venezuela depuis août dernier, pour une durée indéterminée. «C’est un coup d’Etat à l’égard du Mercosur et une agression contre le Venezuela vraiment très grave», avait ainsi déclaré la ministre des Affaires étrangères, Delcy Rodriguez, à l'annonce de la décision.

Des sanctions qui mettent à mal politiquement le régime chaviste et sont une manière supplémentaire de faire pression sur la politique socialiste du gouvernement. En effet, le Venezuela est déjà affecté par la chute des cours de l'or noir (le pétrole représente près de 96% de ses exportations). Manquant de liquidités, le pays restreint ses importations. En conséquence nourriture, médicaments et autres biens ont disparu des étals depuis de longs mois, provoquant la colère de la population. Les manifestations d'avril 2017, réprimées, ont notamment causé la mort de 125 personnes.

Le FMI pourrait éventuellement lancer un plan de sauvetage, mais cette option est exclue pour le moment par Caracas.

Lire aussi : «Qu'est-ce que j'en ai à foutre ?» : Maduro répond au Canada, qui doute des élections au Venezuela

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