«Qu'est-ce que j'en ai à foutre?» : Maduro répond au Canada qui doute des élections au Venezuela
Les autorités canadiennes ayant dénoncé des «irrégularités» dans le déroulement des élections régionales vénézuéliennes qui ont vu la victoire du parti chaviste le 15 octobre, Nicolas Maduro les a invitées... à aller «se faire foutre».
Le président du Venezuela Nicolas Maduro a exprimé le 17 octobre son indifférence aux doutes exprimés par la diplomatie canadienne quant à la validité de la victoire de son parti aux élections régionales en des termes pour le moins directs.
«Qu'est ce que j'en ai à foutre que le stupide gouvernement du Canada ne reconnaisse pas les élections ? Qu'est ce que j'en ai à faire de ce que dit le Canada ? Ce gouvernement insolent, ce stupide gouvernement du Canada», a déclaré le président vénézuélien lors d'une conférence de presse au palais présidentiel de Miraflores, à Caracas.
Nicolas Maduro a en outre prié le gouvernement du Canada, pays avec lequel le Venezuela possède des relations diplomatiques depuis 1948, de «s'en aller» s'il «ne s'intéress[ait] pas au Venezuela». «S'ils ne sont pas attachés au Venezuela, qu'ils aillent se faire foutre et laissent notre patrie tranquille. Maintenant ça suffit !», a-t-il ajouté.
Une victoire chaviste fortement contestée
Le même jour, le Canada avait mis en doute les résultats des élections, alléguant que le processus était caractérisé par des «irrégularités», en particulier le contrôle de la commission électorale, accusée par l'opposition de servir le gouvernement.
«Les élections de dimanche [15 octobre] ont été marquées par de nombreuses irrégularités qui soulèvent des préoccupations importantes et légitimes quant à la validité des résultats», a affirmé dans un communiqué officiel la ministre des Affaires étrangères du Canada, Chrystia Freeland. Les Etats-Unis avaient eux aussi dans la foulée «condamné» des élections «ni libres ni justes».
Le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), au pouvoir, s'est imposé dans 17 des 23 Etats du pays le 15 octobre dernier, selon le Conseil national électoral (CNE). Au niveau national, le chavisme a obtenu 54% des votes, contre 45% à ses adversaires, mais les résultats sont fortement contestés par l'opposition, ainsi que par de nombreux pays occidentaux.