Dette de la France : le spectre d'un second tour Le Pen-Mélenchon effraie les marchés

Dette de la France : le spectre d'un second tour Le Pen-Mélenchon effraie les marchés
Les promesses de campagne de Jean-Luc Mélenchon inquiètent les investisseurs, photo ©Philippe HUGUEN / AFP
Suivez RT en français surTelegram

Les investisseurs commencent à prendre en compte le risque d'un second tour qui opposerait deux candidats envisageant une sortie de l'euro, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Résultat : les électeurs pourraient être punis et payer l'addition.

François Hollande et Le Figaro ne sont pas les seuls à s'inquiéter de la percée dans les sondages de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier évoque en effet la possibilité d'un «Frexit» comme «plan B» au cas où, s'il venait à être élu, il ne parviendrait pas à convaincre l'Allemagne de réformer l'Union européenne.

Mais ce n'est pas tout. Le candidat de la France insoumise veut aussi mettre en place un contrôle des capitaux sortants, lesquels seraient fortement taxés. De quoi affoler un peu plus les investisseurs qui chérissent par dessus tout la liberté de circulation financière.

Aussi le suspense taraude les marchés : qu'adviendrait-il de la dette libellée en euros en cas de sortie de la France de l'Union européenne et de la monnaie unique ?

L'AFP consacre même une dépêche à la question ce 13 avril. Estimant que «la sortie de l'euro [est] un pari économique périlleux», l'agence de presse s'inquiète des «effets potentiellement ravageurs pour l'économie française». Et c'est bien l'avis aussi des opérateurs sur les marchés financiers, lesquels commencent à se méfier de la dette française.

Aversion des marchés pour le «risque» politique

Traduction de l'inquiétude des investisseurs en chiffres, le «spread» – c'est-à-dire l'écart – entre les coûts des dettes allemande et française, s'est encore accru, après une première flambée en février. Ce 11 avril, tandis que le rendement de la dette allemande, réputée sûre par les analystes financiers, tombait à un plus bas de 0,192%, le taux d'intérêt de la France s'envolait lui à 0,985%, selon Reuters.

Le hic est qu'un seul petit point de base d'augmentation peut se traduire par une augmentation de la charge de la dette de plusieurs dizaines de milliards d'euros pour le budget de l'Etat. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, estime ainsi qu'en cas de sortie de l'euro, rembourser la dette coûterait ainsi 30 milliards d'euros supplémentaires par an.

Une charge supplémentaire pour l'Agence France Trésor, dont la mission est de devoir trouver quelque 200 milliards d'euros sur les marchés financiers rien que pour 2017. A la fois pour combler le déficit budgétaire annuel de l'Etat mais aussi faire «rouler» la partie de la dette existante arrivant à échéance. Depuis la loi bancaire de 1973, dite «Loi Pompidou-Giscard», l'Etat a en effet interdiction de se refinancer auprès de la Banque de France et doit convaincre les investisseurs privés d'acheter ses titres de dette.

Chantage à la dette

Résultat, la dette, détenue par des opérateurs financiers tels que les banques et les fonds d'investissement, est ainsi passée de 239 milliards en équivalent euros en 1979, à 2 170 milliards à la mi-2016, soit 98,4% du produit intérieur brut français. N'en déplaise au Monde qui qualifiait en 2012 la loi de «légende urbaine», depuis 1973, la France a ainsi versé quelque 1 400 milliards d'euros de seuls intérêts à ses créanciers privés et institutionnels. Soit l'équivalent des deux tiers du principal de la dette de l'Hexagone.

De fait, les marchés financiers, détenteurs de la dette nationale, s'invitent dans le processus démocratique, et influencent le choix des électeurs, quitte à brandir des menaces apocalyptiques pour les effrayer. 

Alexandre Keller

Lire aussi : En pleine ascension dans les sondages, Mélenchon attaqué de toutes parts… même par Hollande

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix