Face à la dette «explosive» d’Athènes, l’ombre du Grexit ressurgit, affolant les marchés
Plongée dans l’austérité depuis des années, la Grèce, dont l’endettement continue d’inquiéter les marchés, acceptera-t-elle de nouvelles coupes budgétaires que réclament ses créanciers en échange d’un quatrième plan de sauvetage ?
«Le Grexit est de retour» : c’est le titre d’un article publié par le quotidien allemand Bild le 30 janvier, qui nous apprend que le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, recommence à parler ouvertement de la possible sortie de la Grèce de la zone euro.
Du côté des marchés, la situation n’est guère plus rassurante, rapporte le quotidien français d’information économique Les Echos. Ainsi, le 30 janvier, le taux d'emprunt à dix ans de la Grèce a augmenté de 0,5%, et de 0,34% le lendemain, pour s'élever à 7,766%, un niveau qu'il n'avait plus atteint depuis novembre 2016.
#FMI : la #Grèce a trois semaines pour s'entendre avec ses créanciers... ou c'est la catastrophe https://t.co/wkgmcK1Wxlpic.twitter.com/mElpPw3MpS
— RT France (@RTenfrancais) 30 janvier 2017
Bras de fer entre Bruxelles et Athènes
Et pour cause, la Grèce peine à trouver un accord avec ses créanciers européens pour un nouveau plan de sauvetage. «Tant que les dirigeants européens échouent à trouver un accord sur un allègement massif de la dette, la Grèce ne pourra pas se financer sur les marchés à des taux soutenables et devra en conséquence demander au moins un autre plan d'aide... avec le risque d'alimenter les craintes d'un Grexit», explique la banque Société Générale dans une note du 27 janvier citée par le journal français.
Après trois plans de sauvetages européens accordés en échange de l’austérité, Athènes fait désormais face à la réticence de pays européens comme l’Allemagne, qui refusent de contribuer à un quatrième plan de renflouement tant que la Grèce n’aura pas mis en œuvre toutes les conditions fixées par les créanciers, rapporte le quotidien britannique The Guardian.
Les demandes du FMI dépassent toute logique démocratique et constitutionnelle
En effet, ces derniers exigent comme condition sine qua non à un nouveau renflouement, que la Grèce mette en œuvre de nouvelles mesures d'austérité.
En premier lieu, le Fonds Monétaire International (FMI), jugeant la situation de la dette grecque «explosive» comme l’a révélé un récent rapport, estime que sans une nouvelle réduction des pensions (qui ont déjà connu 12 coupes budgétaires depuis le début de la crise) et une modification du seuil d’imposition des revenus personnel, le pays ne pourra atteindre son objectif : un excédent primaire de 3,5% de son PIB d’ici 2018. Le FMI estime par ailleurs que l'endettement du pays pourrait atteindre 275% du PIB en 2060, sans allègement de la dette.
Or, sa participation à un nouveau plan de sauvetage est, pour l’heure, loin d’être certaine, puisque le Premier ministre grec Alexis Tsipras s’est montré virulent quant aux exigences de l’organisation de Bretton Woods, lors d’un débat parlementaire le 1er février, estimant : «Les demandes du FMI dépassent toute logique démocratique et constitutionnelle.»
Austérité en #Grece : fonctionnaires, marins, employés de banque... s'unissent pour une #greve générale de 24 heures https://t.co/brbGsiYPwNpic.twitter.com/Ee2BK1nm38
— RT France (@RTenfrancais) 8 décembre 2016
C’est dans ce contexte particulièrement tendu que le conseil du FMI se réunira le 6 février et qu’une réunion de l’Eurogroupe aura lieu, trois jours plus tard.