152 000 milliards de dollars : le FMI s'inquiète du niveau astronomique de l'endettement mondial
Les dettes additionnées de toutes les économies du globe ont atteint plus de deux fois le PIB mondial, soit la somme des richesses créées en un an par la planète. Fait nouveau : la dette privée explose mais l'insolvabilité aussi.
Le Fonds monétaire international (FMI) tire la sonnette d'alarme : «De hauts niveaux de dette sont coûteux parce qu'ils conduisent souvent à des récessions financières qui sont plus marquées et plus longues que les récessions normales», s'inquiète Vitor Gaspar, directeur du département des affaires budgétaires du FMI.
Et, parmi toutes les économies qui atteignent des niveaux insoutenables, c'est la Chine qui est championne de l'endettement. Entre 2007 et 2014, la dette chinoise est ainsi passée de 7 000 milliards à 28 000 milliards de dollars, représentant presque trois fois son PIB. Une explosion de l'endettement qui s'explique en grande partie par la politique «accomodante» des banques centrales qui tentent de doper l'activité économique en mettant à disposition des banques de détail de l'«argent pas cher» à des taux très faibles. Voire même négatifs à l'instar de ceux que pratique la Banque centrale européenne.
Une explosion de la dette mondiale qui ne profite pas à l'économie réelle
En matière de dette, il faut distinguer entre dette publique et dette privée. La dette publique est celle que contractent les Etats et leurs représentants au nom de leurs citoyens et qui représentent inévitablement de futurs impôts prélevés tôt ou tard dans l'économie réelle. La France consacre ainsi un peu plus de 45 milliards d'euros par an à payer les seuls intérêts de sa dette souveraine, un ordre de grandeur comparable aux recettes de l'impôt sur le revenu.
Mais le fait nouveau c'est que l'endettement privé explose. La moitié des emprunts mondiaux sont liés au marché immobilier et souvent liés à des comtes bancaires opaques, avec le risque de l'explosion de cette bulle d'argent virtuel qui ne s'appuie pas suffisamment sur des actifs réels.
Risque d'explosion de la bulle financière
A terme, les marchés financiers pourraient bien s'écrouler et avec eux, les banques, plombées par les «mauvais crédits», ces prêts consentis sans s'assurer de la solvabilité de l'emprunteur, et qui ont conduit à la crise financière de 2008, dite des «subprimes». Laquelle a eu pour résultat de contraindre les Etats à s'endetter dans des proportions très importantes pour renflouer leurs banques. Aussi, dette publique et dette privée sont aujourd'hui inextricablement mêlées et les acteurs privés,comme publics, sont à des niveaux d'insolvabilité explosifs.
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