La Russie et l'Arabie saoudite s’accordent pour geler le niveau de production de pétrole
Deux des plus grands producteurs de pétrole dans le monde se sont mis d'accord pour ne plus augmenter la production de brut, a annoncé l'agence Bloomberg.
Selon le ministre saoudien du Pétrole et des ressources minières Ali Al-Naimi, qui a accepté cette mesure, la limite sera fixée au niveau moyen de la production de janvier 2016. Ce niveau resterait cependant «adéquat» et le pays en mesure de satisfaire la demande de ses clients a-t-il ajouté.
D'autres membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), tels que le Qatar et le Venezuela, ont également consenti à prendre part au gel de la production, a ajouté le ministre. L'Irak s’est également dit prêt à geler sa production si un accord venait à être conclu entre les pays de l'OPEP et les autres Etats exportateurs, d’après le ministère de Pétrole du pays.
Cette décision a été prise à la suite d’une rencontre qui a eu lieu ce mardi à Doha, la capitale du Qatar, entre Ali Al-Naimi et le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak.
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Les marchés ont réagi immédiatement à l’actualité, le prix du baril de brut ayant immédiatement grimpé de 6%. Une brusque hausse a suivi l’annonce de l’accord entre Moscou et Riyad, les prix étant restés dans une dynamique haussière, le brent étant à plus de 34 dollars le baril et le WTI américain à hauteur de 30 dollars à 9h45 GMT.
Oil price falls as Russia joins Saudi Arabia in agreeing to freeze output https://t.co/RxMRLH7S4hpic.twitter.com/cjXb9VVJL5
— Bloomberg Business (@business) 16 Février 2016
La production quotidienne des pays de l’OPEP en janvier a été de 32,3 millions de barils par jour, ce qui représente une hausse de 131 000 barils par rapport au mois de décembre 2016, selon le rapport mensuel de l’organisation. La part de l’Arabie saoudite est de 10,091 millions de barils par jour, celle du Qatar de 655 000 barils, alors que le Venezuela dispose d'une part de 2,324 millions de barils.
Précédemment, Riyad a systématiquement refusé de réduire sa production de brut si les grands exportateurs hors OPEP ne faisaient pas de même. Alexandre Novak soulignait, de son côté, que la cooperation n'était possible que si d'autres grands acteurs participaient aux négociations.
Les prix du pétrole, qui sont tombés de 70 % depuis 2014 pour atteindre récemment 27 dollars le baril (du jamais vu depuis 13 ans), ont forcé les producteurs à se réunir pour des pourparlers. C’est le Venezuela qui a le plus souffert de cette chute dramatique des prix, son ministre du Pétrole ayant récemment effectué une série de visites dans les capitales mondiales pétrolières afin de négocier des mesures pour contrer la tendance. Il a également été difficile pour la Russie d’équilibrer son budget en 2015, alors que l’Arabie saoudite elle-même a dû faire face à un déficit officiel de 98 millions de dollars.
L'Iran, le facteur X
Ce tournant dans la stratégie énergétique de l’Arabie saoudite, qui a dû se tourner vers des interlocuteurs hors de l’OPEP pour en venir à une solution, représente «un premier pas vers la révision de l’infrastructure de l’OPEP et de la gestion du marché pétrolier global», a estimé dans une interview à RT Alexandre Kateb, directeur de la recherche au sein de la société de consultation économique Tell Group.
«C’est un fort signal [qui montre] que l’OPEP est obsolète et que le monde a besoin d’un nouveau moyen de coordination entre tous les pays exportateurs», a déclaré l’économiste.
Il a néanmoins noté que les conséquences pratiques de l’accord entre Moscou et Riyad restaient à déterminer.
«Les marchés font maintenant preuve de prudence, parce qu’il faut toujours voir comment tout cela sera appliqué dans les semaines à venir, et aussi comment réagissent les Iraniens qui souhaitent actuellement développer leur propre production de pétrole. Cela pourrait donc influencer négativement l’équilibre entre la demande et l’offre», a souligné l’expert.
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En réaction à la conclusion de cet accord, l’Iran a déjà déclaré qu’il «soutenait le haut niveau de prix du pétrole» et allait «essayer d’obtenir la hausse de prix par tous les moyens possibles», selon l’agence RIA Novosti qui cite une source au sein du ministère de l’Energie iranien.