Accords bilatéraux : l’Algérie consolide son partenariat avec la Chine

Huit accords de partenariat ont été signés entre l’Algérie et la Chine, lors du dernier forum économique algéro-chinois, qui s'est tenu le 15 avril à Alger sous l'égide de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI). Ce partenariat s’inscrit dans le cadre du renforcement les liens économiques et commerciaux avec la Chine.
Dans le cadre de sa stratégie de diversification économique, l’Algérie a conclu huit accords de partenariat couvrant différents secteurs avec la Chine, et ce, en marge du forum économique algéro-chinois, qui s'est tenu le 15 avril à Alger, rapporte l’agence de presse APS.
Ces accords, dont la valeur dépasse 8 milliards de dollars, selon l’ambassadeur de Chine à Alger, Dong Guangli, témoignent des relations économiques soudées entre les deux pays.
Lors de l’ouverture du Forum d’affaires algéro-chinois, Omar Rekkache, directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), a indiqué que « 42 projets d’investissement chinois ont été enregistrés auprès du guichet unique dédié aux grands projets et aux investissements étrangers, entre la création de l’agence en novembre 2022 et mars 2025. Ces projets représentent un montant global de plus de 614 milliards de dinars, soit environ 4,5 milliards de dollars ».
De l’agriculture à la construction ferroviaire, en passant par la fabrication de véhicules, les accords conclus entre l’Algérie et la Chine, témoignent, en effet, de la profondeur de la coopération entre les deux pays.
Un méga projet agricole de 2 milliards de dollars pour renforcer la coopération bilatérale
Le groupe Madar Holding, principal pôle industriel de l’État algérien, a conclu un partenariat avec l’entreprise chinoise CRCCI en vue de lancer un projet ambitieux dédié aux cultures agricoles à fort enjeu stratégique.
Évalué à près de 2 milliards de dollars, ce projet vise à renforcer la sécurité alimentaire de l’Algérie en développant des cultures stratégiques, tout en contribuant à la diversification économique.
Pour Chérif Eddine Amara, PDG de Madar, il s’agit d’un tournant majeur pour relever les défis agricoles et réduire la dépendance aux hydrocarbures, rapportent des médias algériens.
Dans cette dynamique de coopération multisectorielle, le secteur automobile se positionne comme l’un des moteurs clés du partenariat entre l’Algérie et la Chine.
Un partenariat ambitieux pour relancer l’industrie automobile locale
L’industrie automobile figure parmi les secteurs les plus prometteurs du nouveau programme de coopération algéro-chinois. La société algérienne Iris, en partenariat avec le constructeur chinois Chery, a annoncé la création d’une usine à Alger, dont la production de véhicules débutera en 2027.
Parallèlement, la marque chinoise Jetour a signé un accord avec l’entreprise algérienne Fondal pour assembler jusqu’à 270 000 véhicules sur une période de cinq ans. Ce projet, doté d’un investissement de 105 millions de dollars, vise non seulement à renforcer les capacités industrielles locales, mais aussi à générer un nombre important d’emplois dans le secteur.
Développement des infrastructures ferroviaires
L’industrie ferroviaire bénéficie elle aussi d’un partenariat stratégique dans le cadre de cette coopération. L’Entreprise nationale de transport ferroviaire (SNTF) a signé un accord avec GENERTEC CNTIC, filiale du géant chinois CRRC, pour la production de matériel roulant et d’équipements ferroviaires. Ce projet vise à moderniser le réseau ferroviaire algérien, en améliorant les capacités logistiques du pays et en soutenant le développement des infrastructures de transport, essentielles à la croissance économique nationale.
Les récents accords marquent une étape décisive dans le renforcement des relations économiques entre l’Algérie et la Chine. En effet, cette coopération ne se limite pas aux investissements directs, mais concerne également d'autres secteurs.
Pour le ministre de l’Industrie, Saïfi Gharib, le volume des échanges commerciaux, qui a atteint 12,5 milliards de dollars en 2024, témoigne de la solidité du partenariat entre les deux pays. Il souligne toutefois l’importance de favoriser l’accès des produits algériens au marché chinois, afin de rééquilibrer la balance commerciale.
Dans cette dynamique, l’Algérie vise un produit intérieur brut de 400 milliards de dollars à l’horizon 2027. Les partenariats stratégiques avec la Chine constituent ainsi un levier essentiel pour accélérer la diversification de l’économie nationale, au-delà de la dépendance aux hydrocarbures.
Plus de 200 entreprises algériennes et chinoises, issues de différents secteurs comme l’industrie, le numérique, l’énergie solaire ou encore les technologies vertes, ont participé à ce forum.