Centrale nucléaire de Paks en Hongrie : Budapest accueille la direction de Rosatom

Centrale nucléaire de Paks en Hongrie : Budapest accueille la direction de Rosatom
Le directeur général de Rosatom Alexeï Likhatchev et le ministre hongrois des relations économiques extérieures et des Affaires étrangères Peter Szijjarto en 2017 au forum économique de Saint-Pétersbourg.
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Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a rencontré le 5 juin le directeur général de Rosatom Alexeï Likhatchev à propos de l'agrandissement de la centrale nucléaire hongroise de Paks.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a rencontré le 5 juin à Budapest le directeur général de Rosatom, a rapporté l'agence TASS. Un véritable pied de nez aux promoteurs de sanctions européennes contre le nucléaire russe. 

Selon le porte-parole du gouvernement hongrois Havasi Bertalan, leur rencontre était dédiée à la construction de la centrale nucléaire Paks-2, dont les Hongrois veulent mener à bien l'extension. Le ministre des Affaires étrangères et des relations économiques extérieures Peter Szijjarto a appelé les pays qui tentaient d'empêcher la construction de la centrale à cesser de le faire, jugeant ces actions comme une «attaque à sa souveraineté» et contre sa «sécurité énergétique.» 

La centrale nucléaire de Paks, située à 100 kilomètres au sud de Budapest, est la seule centrale nucléaire de Hongrie. Elle comprend quatre réacteurs de type VVER (réacteurs à eau pressurisée de conception soviétique) d'une puissance unitaire nette de 479 MW. En 2022, ces quatre réacteurs ont permis de produire 46,7% de l'électricité du pays.

Le projet Paks-2, à l'étude par les responsables russes et hongrois, consiste à remplacer les réacteurs actuels par deux réacteurs de nouvelle génération VVER-1200, avec une mise en service à l'horizon 2029 et 2030. Le démantèlement des anciens réacteurs était estimé en 2013 à 1,31 milliard d'euros l'unité. En outre, la Russie a confirmé qu'elle était prête à financer ce projet estimé à 12,5 milliards d'euros, 80% de la somme faisant l'objet d'un prêt accordé par le gouvernement russe.

Une source des milieux diplomatiques de Budapest a confié à TASS que «le Premier ministre veillerait personnellement à l'avancée rapide de ce projet.»

Une centrale au cœur des tensions diplomatiques

L'extension de la centrale nucléaire de Paks représente un enjeu diplomatique majeur à un moment où le secteur de l'énergie et des biens à double usage civil et militaire est la cible de sanctions de la part de l'Union européenne.

Certains pays, dont l'Ukraine, jouent la surenchère en exigeant davantage de sanctions contre le nucléaire russe. En effet, en février dernier, lors de sa visite à Bruxelles, Volodymyr Zelensky avait demandé à la Commission européenne de sanctionner ce secteur en particulier. «L'industrie nucléaire russe est toujours à l'abri des sanctions mondiales. Est-ce normal ? Je ne le pense pas», avait-il ainsi déclaré lors d'une visite à Bruxelles en février 2023. Mais la réponse des dirigeants européens sur ce point fut timide, l'Union européenne exploitant 19 réacteurs nucléaires de fabrication russe.

La Hongrie était du reste en première ligne de l'opposition à ces mesures : «Jusqu'à maintenant, nous avons veillé à ce que l'industrie nucléaire échappe aux sanctions ; cependant, nous savons que les sanctions n'existent pas seulement de manière écrite, mais aussi de manière non écrite», a souligné le ministre des Affaires étrangères hongrois lors de la rencontre du 5 juin. 

Pour accéder à la demande ukrainienne tout en ménageant les inquiétudes européennes – et surtout hongroises –, le ministre lituanien des Affaires étrangères avait proposé en avril un compromis consistant à sanctionner le nucléaire, à l'exception de la centrale de Paks. Pour celle-ci était prévu un aménagement : un délai de neuf ans était octroyé pour achever sa collaboration avec Rosatom. Quant aux autres pays européens, ils pouvaient bénéficier d'un délai de deux ans pour rompre tous les accords les liant à Rosatom. Néanmoins, compte tenu du poids de Rosatom dans l'énergie européenne, la Commission européenne a finalement exclu l'entreprise russe de ses propositions de sanctions.

Un mastodonte du nucléaire européen et mondial

Ainsi, le nucléaire russe bénéficie d'un statut à part qui le met à l'abri des sanctions. Rappelons que l'entreprise représente un tiers de toute la conversion mondiale d’uranium et 40% de l’enrichissement d’uranium dans le monde. En 2021, 20% de l'uranium utilisé dans l'UE provenait de Russie. Cinq États membres, dont la Slovaquie et la Bulgarie, possèdent des centrales nucléaires de fabrication russe, fonctionnant avec du combustible nucléaire russe. En 2022, outre la rénovation des réacteurs hongrois, Rosatom a lancé la construction de deux réacteurs en Slovaquie. L’unité slovaque a été connectée au réseau le 31 janvier 2023.

La Hongrie est en conflit avec Bruxelles pour des manquements en matière de lutte contre la corruption, d'indépendance des médias et de la justice, et l'UE a suspendu en réponse des milliards d'euros de fonds européens qui devaient être versés à ce pays. En outre, depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, Viktor Orban refuse d'aider Kiev militairement, blâme la politique de sanctions contre Moscou et maintient des liens avec le Kremlin.

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