Les prévisions de croissance de l’économie russe en 2023 revues à la hausse
Le ministre du Développement économique Maxime Rechetnikov a présenté le 4 mai au président Vladimir Poutine l'analyse de son ministère selon laquelle la Russie devrait prochainement améliorer sa situation économique.
1,2% : c’est la prévision de croissance pour l’économie russe en 2023, d’après les projections du ministère du Développement économique. Une estimation qu’a jugée «prudente» Maxime Rechetnikov, à la tête du ministère, lors de la présentation de ces chiffres à Vladimir Poutine le 4 mai, soulignant que «la croissance réelle est généralement supérieure aux prévisions».
«Donc, je crois qu'à la fin de l'année, la Russie sera parmi les premiers pays développés en termes de croissance économique», a ajouté le ministre, en référence au 1,3% de croissance moyenne que le Fonds monétaire international (FMI) prévoit en 2023 dans les économies des pays développés.
Mi-avril, à l'occasion des réunions de printemps du Groupe de la Banque mondiale (GBM) et du FMI à Washington, l’institution financière internationale avait revu à la hausse ses prévisions de croissance pour l’économie russe, anticipant 0,7% en 2023. Soit une croissance du même ordre que celle au sein de l’Union européenne (0,8%), malgré la pluie de sanctions occidentales visant la Russie.
Vers une croissance russe plus soutenue que celle de la zone euro, selon le FMI
Six mois plus tôt, en octobre 2022, le FMI avait déjà corrigé ses prévisions concernant la récession en Russie. La fin de l’année approchant, les analystes de l’instance washingtonienne avaient affiné leurs estimations et ramené de -6% à -3,4% la contraction du PIB russe, loin de l’effondrement prophétisé par certaines chancelleries occidentales. Fin janvier, le FMI avait même planché, en prime d’un retour à la croissance de l’économie russe en 2023, sur une croissance russe potentiellement plus forte qu’au sein de la zone euro à compter de 2024.
Ces révisions successives, qui mettent en exergue la résilience de l’économie russe face aux sanctions occidentales, déplaisent dans les milieux économiques outre-Atlantique. Le FMI serait devenu l’«outil involontaire de la machine de propagande de Poutine en raison de son incompétence et de sa paresse», fustige dans les colonnes du Time Magazine l’économiste de l’université de Yale Jeffrey Sonnenfeld, connu pour avoir fait de l’incitation au départ des multinationales de Russie son cheval de bataille.