Budget 2026 : Retailleau presse pour le 49.3, le bloc central se déchire sur son usage

Budget 2026 : Retailleau presse pour le 49.3, le bloc central se déchire sur son usage© Capture d'écran @BrunoRetailleau
Bruno Retailleau, le 1er décembre 2025
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Bruno Retailleau, président des Républicains, exhorte Sébastien Lecornu à «assumer» le recours au 49.3 pour adopter le budget de la Sécurité sociale. Le gouvernement refuse, mais des fissures apparaissent au sein de la coalition, Édouard Philippe et Laurent Wauquiez menaçant de s’opposer au texte.

Le 3 décembre, à l’occasion de la seconde lecture du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026 à l’Assemblée, les tensions s’exacerbent autour de l’article 49.3. Symbole d’un exécutif fragilisé, ce passage en force constitutionnel divise jusqu’au camp présidentiel, tandis que Les Républicains (LR) poussent pour son activation immédiate, au nom de la stabilité budgétaire.

« Pourquoi Sébastien Lecornu n’utilise-t-il pas le 49.3 ? Il faut l’assumer ! Je suis persuadé que les socialistes ne voteront pas la censure. » Sur Sud Radio, l’ancien ministre de l’Intérieur a appelé le chef du gouvernement à utiliser ce mécanisme qu’il s’est engagé à ne pas déclencher auprès des socialistes.

Pour le président de LR, ce budget, qui creuse le déficit à 17,6 milliards d’euros et réintroduit une hausse de la CSG sur les revenus du capital, « n’est pas votable ». Il alerte sur un « chaos » imminent, aggravé par la suspension de la réforme des retraites jusqu’en 2028, concession aux socialistes. « On s’appauvrit à cause des vieilles lunes socialistes ! », tonne-t-il.

De son côté, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon, sur BFMTV-RMC, balaie l’idée d’un changement de cap : « C’est un peu facile. Pourquoi aurions-nous peur du débat parlementaire ? Nous ne l’utiliserons pas. »

Elle insiste sur l’engagement de Sébastien Lecornu et promet un vote « au bout » de la procédure, le 9 décembre. « Utiliser le 49.3, ça revient à acter l’échec des discussions parlementaires », argue-t-elle, appelant les LR à « laisser le débat se tenir ».

Le débat est l’occasion de fractures au cœur du « bloc central ».

Édouard Philippe, ancien Premier ministre et candidat assumé à la présidentielle de 2027, a confié le 2 décembre à son groupe : « En l’état, on ne peut pas voter pour » ce texte, qui affaiblit le travail et menace l’équité intergénérationnelle. Une prise de position qui complique les négociations en cours avec le PS. Laurent Wauquiez, président du groupe LR, renchérit sur TF1 : « En l’état, je ne voterai pas. Nous voulons de l’économie sur la dépense et pas d’augmentations d’impôts. »

Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, met en garde sur France Inter contre un rejet : « On aura une crise, et ceux qui veulent notre échec se réjouiront. » Sans budget, les déficits exploseraient, privant hôpitaux, Ehpad et retraites de moyens essentiels.

Le RN et LFI, qui souhaitent tous deux la dissolution, devraient sans trop de surprise s’opposer au texte, tandis que les Écologistes refusent de compenser les défections.

À quatre jours du vote décisif, Sébastien Lecornu navigue en eaux troubles, entre concessions de gauche et révolte de droite. Un gouvernement minoritaire, une coalition fissurée : le 49.3, tabou hier, pourrait bien devenir l’ultime bouée de sauvetage.

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