Des représentants du patronat européen alertent sur l'impact économique de la crise énergétique
- Avec AFP
BusinessEurope, une organisation représentant le patronat européen, tire la sonnette d'alarme sur les conséquences économiques de la crise énergétique. Le lobby craint une vague de délocalisations et préconise «des adaptations législatives».
Les prix élevés du gaz et de l'électricité font peser un «risque imminent» de «pertes de production» et «d'arrêts de milliers d'entreprises européennes», a averti ce 29 septembre BusinessEurope, une organisation représentant le patronat européen.
Dans une lettre adressée à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, l'association patronale réclame notamment un assouplissement du cadre des aides d'Etat aux entreprises en difficulté, un découplage d'urgence des prix de l'électricité de ceux du gaz ainsi que la mobilisation de tous les moyens de production d'électricité disponibles.
«Il est urgent de trouver des moyens au niveau de l'UE d'atténuer l'impact des prix de l'énergie qui paralysent les entreprises européennes, c'est une question de survie», affirme le lobby des entreprises qui regroupe des organisations comme le Medef en France ou le BDA en Allemagne, à la veille d'une réunion des Etats membres à Bruxelles sur la crise énergétique.
Risque de délocalisation des entreprises ?
La commission européenne et les Vingt-Sept peinent jusqu'à présent à esquisser des solutions, tant les mix énergétiques et les intérêts des différents pays sont divergents. Quelque «70% de la production européenne d'engrais a été arrêtée ou ralentie, tandis que 50% de la capacité totale de production d'aluminium a été perdue. Il existe un réel danger que les entreprises, et en particulier les industries à forte intensité énergétique, se délocalisent définitivement en dehors de l'Europe», s'inquiète BusinessEurope.
«Pour éviter de nouvelles pertes de production, le cadre communautaire des aides d'Etat doit être encore ajusté afin de permettre temporairement aux Etats membres d'accorder les aides dont les entreprises touchées ont tant besoin», a-t-elle réclamé.
«Les décideurs politiques devraient envisager d'urgence une mesure temporaire à l'échelle de l'UE pour découpler les prix de l'électricité des prix du gaz. Si elle est bien conçue [...], cette mesure pourrait effectivement faire baisser les factures d'énergie», assure le lobby patronal.
«Chaque Mégawattheure [d'électricité] et chaque milliard de mètres cubes [de gaz] comptera cet hiver. Il est possible et nécessaire de faire davantage pour accroître l'offre d'énergie en Europe. Il est extrêmement important d'intensifier encore l'action extérieure auprès des fournisseurs et de déployer au plus vite des capacités supplémentaires en matière d'énergies renouvelables, d'énergie nucléaire, d'énergie à faible émission de carbone et de gaz naturel en Europe», estime encore BusinessEurope.
«De nombreuses entreprises étant au bord de l'effondrement, il convient d'envisager toutes les options pour faciliter la production d'énergie, y compris des adaptations législatives temporaires ou des moratoires», demande l'organisation, au moment où des réacteurs nucléaires sont mis à l'arrêt en Belgique et en Allemagne.