Éthiopie : échec des pourparlers sur la dette, les créanciers privés envisagent des mesures légales

Les discussions entre l’Éthiopie et ses créanciers obligataires sur la restructuration de sa dette ont échoué le 14 octobre, en raison de divergences persistantes sur les termes. Le pays, en défaut sur son unique obligation internationale depuis fin 2023, espère toutefois reprendre les pourparlers prochainement.
Le gouvernement éthiopien a annoncé le 14 octobre que les négociations avec ses créanciers privés sur la restructuration de sa dette n’avaient pas abouti à un accord, en raison de désaccords persistants sur les conditions.
L’Éthiopie, en défaut sur son unique obligation internationale depuis fin 2023, a opté pour une restructuration dans le cadre de l’initiative « Common Framework » du G20, qui exige des conditions comparables entre créanciers officiels et détenteurs d’obligations commerciales. Malgré l’échec des discussions, le gouvernement éthiopien a souligné que des progrès substantiels avaient été réalisés et a exprimé l’espoir d’une reprise des pourparlers « dans un avenir proche ».
Les deux parties s’opposaient notamment sur la question de savoir si la restructuration devait inclure ou non une réduction du montant principal de la dette. Pour débloquer la situation, les créanciers avaient proposé un mécanisme de type « Value Recovery Instrument », une obligation supplémentaire permettant de récupérer une partie des pertes si le secteur exportateur éthiopien performait dans les prochaines années.
Le comité des créanciers a exprimé sa déception face à l’échec des négociations. Il a précisé ne pas avoir été informé des conditions de restructuration négociées avec les créanciers officiels et envisage désormais toutes les options, y compris des actions judiciaires. « Bien que le comité reste ouvert à l’examen de propositions révisées de l’Éthiopie, les négociations ont atteint, à ce stade, une impasse », a-t-il indiqué dans un communiqué.
À la suite de ces annonces, l’obligation en défaut a légèrement reculé, perdant un cent par dollar, mais reste proche de son plus haut niveau depuis début 2021, autour de 95 cents pour un dollar.