Le Nigeria rejette la politique américaine de déportation vers des pays tiers

Le Nigeria rejette la politique américaine de déportation vers des pays tiers Source: Gettyimages.ru
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Face à la multiplication des demandes américaines visant à transférer des expulsés vers des pays tiers, le Nigeria a réitéré son refus d’adhérer à cette pratique, dénonçant une mesure contraire à ses enjeux de sécurité nationale. Abuja est conscient des possibles pressions diplomatiques, restrictions de visas et menaces de sanctions.

Le Nigeria a réaffirmé son refus d’accueillir les individus expulsés des États-Unis, se démarquant ainsi de pays comme le Rwanda, l’Eswatini et le Soudan du Sud, qui ont accepté de recevoir des étrangers renvoyés du territoire américain, rapporte Punch Newspapers.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Kimiebi Ebienfa, a confirmé cette position en soulignant que le Nigeria maintenait fermement son refus, invoquant des raisons liées à la sécurité nationale et à la situation économique.

Le ministre des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, avait déjà indiqué en juillet dernier que l’administration du président Donald Trump exerçait des pressions sur plusieurs pays africains afin qu’ils acceptent des ressortissants vénézuéliens condamnés aux États-Unis dans le cadre de sa politique de « déportation vers un pays tiers ». Selon lui, ces expulsions concerneraient parfois des personnes directement issues du système carcéral américain.

Tuggar a jugé cette approche inacceptable, estimant qu’elle imposerait une charge injuste à des pays comme le Nigeria, déjà confrontés à des difficultés internes. Il a rappelé que son pays, peuplé de 230 millions d’habitants, ne pouvait pas se permettre d’accueillir des prisonniers vénézuéliens.

Sans détailler la nature exacte des pressions diplomatiques, il a toutefois rappelé que Washington avait déjà modifié ses règles d’octroi de visas. Depuis juin, la majorité des Nigérians sollicitant un visa non diplomatique et non immigrant ne peuvent plus obtenir qu’un visa à entrée unique, valable trois mois. Cette mesure marque un net recul par rapport à la réciprocité auparavant pratiquée entre les deux pays et s’inscrit dans une stratégie américaine visant à « harmoniser ses politiques de visas avec ses priorités migratoires et sécuritaires ».

L’administration Trump a également brandi la menace de sanctions prévues par la section 243(d) de l’Immigration and Nationality Act, qui autorise la suspension de visas pour les pays refusant de coopérer à ses pratiques d'expulsions. En avril, elle avait ainsi menacé le Soudan du Sud de révoquer tous les visas détenus par ses ressortissants et d’empêcher toute nouvelle délivrance, en raison de son refus initial d’accueillir ses propres citoyens expulsés.

Cette politique a pris une nouvelle ampleur depuis que la Cour suprême américaine, le 23 juin 2025, a validé juridiquement la possibilité de renvoyer des personnes vers des pays différents de leur patrie d’origine. Les États-Unis ont ainsi pu envoyer des expulsés vers des nations tierces lorsque leur pays d’origine refusait de les reprendre.

L’exemple du Salvador illustre cette stratégie : en mars, Washington a versé cinq millions de dollars à cette nation pour incarcérer plus de 250 Vénézuéliens accusés d’appartenance à des gangs dans une prison de haute sécurité. Depuis, cette approche a été élargie à l’Afrique, avec des expulsions de ressortissants vietnamiens, jamaïcains et yéménites vers le Soudan du Sud et l’Eswatini, au motif que leurs pays respectifs refusaient leur retour.

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