Guerre froide : des archives déclassifiées révèlent les bases secrètes de la CIA en Afrique

Des documents déclassifiés par les archives nationales des États-Unis révèlent l’existence de bases secrètes de la CIA en Afrique dans les années 1960. Nairobi, Lagos, Pretoria, Johannesburg, Rabat et Salisbury accueillaient ces installations, illustrant l’ampleur des opérations clandestines américaines sur le continent en pleine guerre froide.
Le National Archives and Records Administration des États-Unis a publié ce 18 mars des documents déclassifiés datant de l'époque de la présidence de John F. Kennedy. Ces documents révèlent l’existence de bases secrètes de la CIA dans plusieurs pays africains durant les années 1960. Ces installations étaient situées à Nairobi (Kenya), Lagos (Nigeria), Pretoria et Johannesburg (Afrique du Sud), Rabat (Maroc) et Salisbury (Rhodésie, aujourd’hui Harare, Zimbabwe).
Cities in Africa with USA CIA bases
— African Hub (@AfricanHub_) March 19, 2025
Johannesburg in South Africa 🇿🇦
Lagos in Nigeria 🇳🇬
Nairobi in Kenya 🇰🇪 pic.twitter.com/N9w2b5UUkN
D’après les informations, ces bases faisaient partie d’un vaste réseau d’opérations clandestines de la CIA sur le continent africain. Les documents indiquent que des agents de renseignement américains étaient présents dans presque tous les pays d’Afrique à cette époque. L’agence américaine surveillait particulièrement les mouvements politiques et les nouvelles nations indépendantes, alors que la guerre froide battait son plein.
Le portail d’information The Zimbabwe Mail précise que la portée exacte des activités de la CIA dans le pays demeure inconnue. Toutefois, des analystes locaux demandent une enquête approfondie sur le rôle joué par les États-Unis, notamment à l’époque ou le pays était encore la Rhodésie. Ils s’interrogent sur l’implication de Washington et son influence sur la politique locale pendant la période de l’apartheid.
En Afrique de l'Est, Nairobi servait de centre névralgique pour les opérations de la CIA selon Kenyans.co.ke. Ces activités s’inscrivaient dans une logique plus large de lutte contre l’influence soviétique et de surveillance des nouveaux gouvernements africains. L’article précise que la présence de la CIA s’est renforcée au Kenya après l’attentat de l’ambassade américaine à Nairobi en 1998, avec la mise en place d’unités paramilitaires secrètes en coopération avec les forces de sécurité kényanes.
Selon The African Initiative, ces révélations confirment des spéculations de longue date sur l’existence de bases de renseignement américaines en Afrique dans les années 1960.
Historiens et analystes politiques estiment que ces opérations clandestines faisaient partie d’un plan plus large des États-Unis pour surveiller l’évolution politique du continent et contrer l’influence soviétique. Ces documents déclassifiés offrent un nouvel éclairage sur l’implication des États-Unis dans les affaires africaines durant la guerre froide. Ils soulignent le rôle discret mais influent de Washington dans la politique des nations africaines émergentes, au moment où de nombreux pays du continent accédaient à l’indépendance.