Les États-Unis et la RDC en pourparlers exploratoires sur un accord minier, selon le Financial Times

Le président congolais Félix Tshisekedi cherche à conclure un accord avec Donald Trump dans un contexte de crise sécuritaire à l'est du pays, où le groupe rebelle M23 progresse. L'accord pourrait permettre aux États-Unis d'assurer leur approvisionnement en minerais stratégiques directement depuis la RDC, un secteur actuellement dominé par la Chine.
Selon le Financial Times, les États-Unis sont en pourparlers exploratoires avec la République démocratique du Congo (RDC) concernant un potentiel accord d'accès aux minéraux stratégiques du pays. La RDC est riche en ressources telles que le cuivre, le cobalt et l'uranium. Le mois dernier, le gouvernement congolais a proposé d'accorder des droits d'exploration en échange d'un soutien au président Félix Tshisekedi, qui fait face à la rébellion armée du M23 et ses alliés rwandais dans l'est du pays.
Le quotidien britannique explique que ces discussions s'inscrivent dans une stratégie plus large des États-Unis visant à sécuriser l'accès aux ressources mondiales essentielles, tout en réduisant la dépendance envers la Chine, qui domine actuellement l'exploitation minière en RDC. Cependant, les tensions politiques internes et les conflits en cours dans la région pourraient compliquer ces négociations, relève le journal.
Parallèlement, les États-Unis ont manifesté leur intérêt pour le développement du corridor de Lobito, un projet ferroviaire de 10 milliards de dollars visant à relier la RDC au port atlantique de Lobito en Angola. Ce projet est perçu comme une initiative stratégique pour concurrencer l'influence chinoise en Afrique et faciliter l'exportation de minéraux stratégiques nécessaires aux technologies de défense, aux énergies renouvelables et aux véhicules électriques.
Minéraux stratégiques
Le média américain Bloomberg rapportait le 4 mars que la RDC avait demandé l’organisation d’une réunion urgente entre le président américain, Donald Trump, et son homologue congolais, Félix Tshisekedi, afin de négocier un accord qui offrirait aux entreprises étasuniennes l'accès à des minéraux stratégiques essentiels pour l’actuelle transition énergétique.
Cité par le média, un groupe de lobbyistes décrit la RDC comme le «premier fournisseur mondial de cobalt et producteur majeur de lithium, de tantale et d’uranium». Il précise que «les ressources de la RDC sont essentielles à la compétitivité industrielle et à la sécurité nationale des États-Unis», ajoutant que ce partenariat permettrait aux Américains de mettre en place «une chaîne d’approvisionnement fiable et exclusive» dans le pays.
Selon Bloomberg, le potentiel accord prévoirait de proposer aux Américains des droits exclusifs d’extraction et d’exportation de minéraux stratégiques, la création d’un stock stratégique conjoint de minéraux, ainsi que la participation à la construction d’un port en eau profonde sur la côte atlantique du pays, en échange de formations, d’équipements militaires et d’assistance sécuritaire fournis par les États-Unis à l’armée congolaise.
Pendant ce temps, la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, poursuit son avancée dans les provinces du Sud et du Nord-Kivu, aggravant la crise sécuritaire et humanitaire dans l'est de la RDC. Le groupe rebelle mène depuis le début de l’année une offensive d’envergure qui lui a permis d’étendre significativement son territoire.