ONU : l'Algérie appelle à réguler l'usage de l'intelligence artificielle dans le domaine militaire
À New York, l’Algérie a appelé le 19 décembre à encadrer l’usage militaire de l’IA, plaidant en faveur d'un cadre légal international et promouvant une vision africaine où l’IA serait un outil «au service de la paix et de la sécurité».
«Il est grand temps de mettre en place un cadre contraignant pour prévenir le mauvais usage de l’intelligence artificielle militaire qui serait en violation du droit international et du droit international humanitaire», a mis en avant le 19 décembre Amar Bendjama, Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies.
Lors d’un briefing de haut niveau sur l’intelligence artificielle au Conseil de sécurité de l’ONU consacré au «maintien de la paix et de la sécurité internationales», Amar Bendjama a affirmé que le droit international n’était «pas facultatif dans ce nouveau domaine». Il a estimé que la Charte des Nations unies ainsi que les principes du droit humanitaire et des droits de l’homme devaient rester «le socle de toute application militaire de l’IA».
«Regardons ce que nous avons accompli cette année avec l’adoption d’une convention internationale globale contre l’utilisation des technologies de l’information et de la communication à des fins criminelles, menée sous la direction de mon pays, l’Algérie. Cela démontre que, malgré sa complexité, l’action multilatérale est non seulement possible mais essentielle», a déclaré le diplomate algérien.
«Le choix est clair : soit nous laissons l’intelligence artificielle accentuer les inégalités et les crises sécuritaires, soit nous l’utilisons comme un levier pour promouvoir la paix, la sécurité et le développement pour tous», a-t-il enchaîné.
Plaidoyer en faveur d'une IA «responsable»
«La stratégie de l’intelligence artificielle en Afrique et l’accord africain ne sont pas de simples politiques, mais une vision ambitieuse visant à exploiter l’IA comme une force au service de la paix, de la sécurité et de la transformation positive», a encore souligné Amar Bendjama. Selon lui, cette vision nécessite une approche collective et structurée, afin de relever les défis liés à l’émergence de cette technologie.
Le Représentant permanent d'Alger auprès de l'ONU a proposé cinq mesures clés pour concrétiser cet objectif. Tout d’abord, il a insisté sur la création de «mécanismes périodiques inclusifs», axés sur l’expertise sécuritaire en matière d’IA, permettant aux pays en développement d’être des acteurs à part entière dans la construction de l’avenir.
Amar Bendjama a également appelé à l’élaboration d’un «cadre mondial pour une intelligence artificielle responsable», garantissant un équilibre entre souveraineté nationale et coopération internationale, sans privilégier l’un au détriment de l’autre.
Pour conclure, le haut responsable algérien a souligné l’importance de lancer des programmes de renforcement des capacités ciblées. «La connaissance n’est pas seulement une puissance, mais une condition de survie», a-t-il insisté. Ces initiatives, selon lui, sont indispensables pour faire de l’IA un outil de progrès équitable et durable, au bénéfice de toutes les nations.