En Tunisie, des députés s’opposent au renouvellement du permis d’exploitation de deux compagnies étrangères

En Tunisie, des députés s’opposent au renouvellement du permis d’exploitation de deux compagnies étrangères© Assemblée des représentants du peuple (ARP)
Les députés tunisiens discutent du renouvellement des permis d'exploitation pétrolière de deux compagnies étrangères (Parlement tunisien, le 24 juin)
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Arrivés à expiration, les permis d’exploitation de deux champs pétroliers en Tunisie par des compagnies étrangères divisent. Alors que la ministre de l’Énergie a rappelé «l'ouverture de la Tunisie aux investissements étrangers», des députés s’opposent au renouvellement de ces licences et appellent à l’étatisation des deux champs.

En Tunisie, les champs pétroliers d’Ashtart et de Rahmoura bientôt étatisés ? L’exploitation arrivée à terme de ces deux champs pétroliers par des compagnies étrangères fait, en effet, l’objet d’un débat à l’Assemblée des représentants du peuple (parlement tunisien, ndrl) et dans les médias du pays.

Le champ Ashtart (dans le golfe de Gabès) est exploité par la compagnie pétrolière franco-britannique Perenco, sur la base d’un accord conclu le 30 juin 1973 pour une durée de validité de 50 ans, alors que le champ Rahmoura (Sfax) est exploité par la compagnie anglaise Panoro depuis le 30 décembre 1992 pour une durée de 30 ans.

Les deux contrats étant arrivés à terme respectivement en 2023 et en 2022, deux projets de loi portant sur le renouvellement de ces licences ont été approuvés par le gouvernement tunisien depuis le 17 mai 2022. Ils sont toujours au point mort au parlement.

Une question de «souveraineté»

La question a déjà fait l’objet de deux séances parlementaires, plusieurs députés ayant exprimé leur opposition au renouvellement de ces contrats, lors d’une première séance le 10 juin et d'une deuxième, le 24 juin. Certains députés, cités par les compte-rendu parlementaires publiés sur la page Facebook de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), ont estimé que cela «porterait atteinte à la souveraineté de la Tunisie», dénonçant au passage certains «engagements non tenus» desdites compagnies.

Auditionnée le 24 juin lors d’une séance parlementaire dédiée à cette problématique, la ministre tunisienne de l’Énergie, Fatma Thabet a rappelé que «la politique de la Tunisie depuis les années 1970 était basée sur l'ouverture aux investissements étrangers», laissant entendre que son département plaiderait pour le renouvellement des permis d’exploitation pour les deux champs.

La ministre a noté que les licences étaient accordées en fonction de l'expérience du partenaire, et souligné l'importance du facteur expérience, arguant qu'entre 75 et 85% de la redevance de ces permis d’exploitation étrangère reviennent à l'État tunisien sous forme de paiements ou d'achats à l’Entreprise tunisienne des activités pétrolières (ETAP).

Fatma Thabet a évoqué, dans son argumentaire, la «situation financière difficile des entreprises nationales», notamment à l’ETAP, qui serait le résultat, d’après elle, de «l'accumulation des choix faits par les gouvernements successifs».

« Seulement dans le domaine de l’exploration »

De son côté, le député de l’ARP, Mohamed Ali Fenira, également membre de la Commission de l’industrie, du commerce, des ressources naturelles, de l’énergie et de l’environnement, a plaidé pour l’étatisation des deux champs pétroliers.

Dans une déclaration à la radio tunisienne IFM, à l’issue de la séance parlementaire du 24 juin, il a estimé que les champs devraient aujourd’hui retourner à l’État, assurant que la Tunisie «restait ouverte» aux investissements étrangers mais «seulement dans le domaine de l’exploration».

« Avec des compétences tunisiennes »

À la suite de l’expiration des permis d’exploitation étrangère, les deux champs tournent aujourd’hui à plein gaz «avec des compétences tunisiennes», précise Mohamed Ali Fenira.

La poursuite de production au niveau du champ Ashtart revêt, d’après lui, une importance économique avec une valeur estimée à 175 millions de dollars selon un prix de baril de pétrole de l’ordre de 60 dollars, et pouvant augmenter à 213 millions dollars si le prix du baril de pétrole atteint 70 dollars. Il a ajouté que le pays serait capable de mener le processus d’exploitation sans recourir aux compétences étrangères.

Selon les chiffres officiels, la production journalière actuelle du champ Ashtart est de 4700 barils, avec une réserve estimée à près de 64 millions barils de pétrole.

La production journalière du puits Rahmoura est estimée, quant à elle, à 380 barils de pétrole brut. La production totale du puits a atteint 7,4 millions barils de pétrole à la fin 2021, avec une réserve restante pour exploration estimée à 1,1 million de barils de pétrole brut.

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