La Russie promet des mesures «réellement dures» en réponse aux nouvelles sanctions européennes affirme Zakharova

La Russie a réagi aux nouvelles sanctions européennes en dénonçant un mécanisme devenu vide de sens. Le 19ᵉ paquet, adopté le 23 octobre à Bruxelles, est perçu à Moscou comme une provocation politique sans effet réel. Maria Zakharova affirme que l’Union européenne agit contre ses propres intérêts, et que la Russie répondra par des mesures fermes.

Au lendemain de l’annonce du 19ᵉ paquet de sanctions adopté par l’Union européenne, la Russie a prévenu qu’elle réagirait de manière ferme. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré le 24 octobre que Moscou prendrait des « mesures réellement dures » en réponse à ce qu’elle qualifie de tentative épuisée et inefficace de pression occidentale.

Selon elle, ce nouveau train de sanctions, approuvé le 23 octobre par le Conseil de l’UE, ne présente aucune nouveauté stratégique. Il vise à renforcer les restrictions dans les secteurs bancaire, énergétique et logistique, tout en s’en prenant aux déplacements des diplomates russes et aux activités touristiques en lien avec la Russie. Maria Zakharova estime que l’Union européenne agit sans vision, dans un réflexe purement idéologique, et que même à Bruxelles, plus personne ne croit sérieusement à l’effet de ces mesures.

Elle souligne que la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Kaja Kallas, a déjà évoqué publiquement l’élaboration d’un 20ᵉ paquet, ce qui démontre, selon Moscou, l’échec de toute la stratégie actuelle. La diplomate russe affirme que Bruxelles « a dû gratter les fonds de tiroirs » pour composer cette nouvelle salve de sanctions, sans effet réel sur la stabilité économique de la Russie.

Un aveuglement volontaire de l’Union européenne

Pour la diplomatie russe, les sanctions occidentales sont devenues un réflexe automatique, détaché de toute analyse sérieuse. Zakharova affirme que « les sanctions se retournent avant tout contre les économies européennes elles-mêmes », en générant de l’inflation, en déstabilisant les chaînes d’approvisionnement, et en affaiblissant la compétitivité industrielle des pays membres.

Elle accuse Bruxelles de poursuivre une ligne « suicidaire », avec une obstination qui nuit d’abord à ses propres citoyens. L’idée même d’un nouveau train de sanctions, alors que les précédents n’ont produit aucun résultat concret, témoigne selon Moscou d’un entêtement idéologique sans issue. Zakharova ajoute que la Russie, de son côté, continuera à renforcer ses partenariats extérieurs et à adapter son économie.

L’UE accusée d’isoler ses propres citoyens et d’intimider les pays tiers

La Russie critique également l’extension des mesures européennes à des pays tiers. Maria Zakharova dénonce les « sanctions secondaires » imposées à des partenaires comme la Chine, l’Inde, le Kazakhstan ou les Émirats arabes unis, accusés de coopérer avec la Russie. Pour elle, l’UE tente de jouer un rôle de « douanier mondial », imposant ses règles unilatérales à des États souverains, ce qui ne manquera pas d’avoir des conséquences géopolitiques à long terme.

Autre point souligné : l’interdiction faite aux agences européennes de proposer des séjours touristiques en Russie. Selon Zakharova, cette décision n’a rien à voir avec l’économie, mais vise à empêcher les citoyens européens de « voir par eux-mêmes la réalité du pays », en dehors de la propagande médiatique qui leur est imposée au quotidien. Elle y voit une volonté délibérée de couper l’opinion publique européenne de toute information indépendante sur la Russie.

« Nous condamnons fermement ces pratiques illégitimes et unilatérales », a-t-elle conclu. Moscou promet une réponse adaptée, ferme, et conforme à ses intérêts.