Peskov sur la création d'une zone démilitarisée entre l'Ukraine et la Russie : «Kiev n’a fait aucune déclaration à ce sujet»

Moscou assure n'avoir reçu aucune proposition ukrainienne de cessez-le-feu ou de création d'une zone démilitarisée. D'après les autorités russes, une paix durable ne peut résulter d'une pause dans le conflit, mais seulement de la suppression de ses causes profondes, telles que l’élargissement de l’OTAN et la marginalisation des russophones.
Le Kremlin affirme n'avoir reçu aucune proposition de la part de Kiev sur la création d’une zone démilitarisée le long de la ligne de front. Cette mise au point intervient en réponse aux déclarations du général à la retraite Keith Kellogg, représentant spécial du président américain, qui a affirmé le 6 mai que les autorités ukrainiennes se montreraient ouvertes à un cessez-le-feu de 30 jours, assorti d’un gel des hostilités dans un périmètre de 15 kilomètres de chaque côté de la ligne de front. « Les Ukrainiens veulent maintenant un gel, un cessez-le-feu, comme je l’appelle. Au fil du temps, ils aimeraient créer une zone démilitarisée de 15 kilomètres du côté ukrainien et de 15 kilomètres du côté russe », a-t-il indiqué.
Interrogé, Dmitri Peskov, porte-parole du président russe, a précisé : « Kiev n’a fait aucune déclaration à ce sujet ». Il a ainsi balayé l’hypothèse selon laquelle la Russie envisagerait un tel scénario sans une demande officielle et claire de la partie ukrainienne.
Mais au-delà de cette précision diplomatique, ce positionnement s’inscrit dans une vision plus large. Selon le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, la résolution du conflit ne saurait se réduire à un simple arrêt des combats : « Une solution durable à ce problème ne peut pas être assurée uniquement par un cessez-le-feu ou la suspension des hostilités sur la ligne de front. Pour établir une paix solide, il est nécessaire d’éradiquer les causes profondes du conflit ».
Il a souligné la nécessité de garantir les droits des populations vivant dans les territoires contrôlés par Kiev et dénoncé la politique d’effacement systématique de la culture russe, menée par les autorités ukrainiennes : « Il faut avant tout éliminer les menaces à la sécurité de la Russie résultant de l’expansion de l’OTAN vers l’est et des tentatives de faire entrer l’Ukraine dans l’Alliance atlantique. Il est également important d’obtenir le respect absolu des droits de l’Homme sur les territoires contrôlés par le régime de Kiev, dont la politique, après le coup d’État de 2014, consiste à éliminer tout ce qui est lié à la Russie et au monde russe : la langue, la culture, les traditions russes, l’orthodoxie canonique et les médias russophones ».