Vladimir Poutine lance le brise-glace Tchoukotka et renforce la flotte nucléaire russe dans l'Arctique (VIDÉO)
Par vidéoconférence depuis le Kremlin, Vladimir Poutine a autorisé le lancement du brise-glace à propulsion nucléaire Tchoukotka, cinquième navire du projet 22220. Ce programme vise à soutenir le développement de la route maritime du Nord et à renforcer la flotte russe en Arctique.
Le 6 novembre, le président russe Vladimir Poutine a participé par vidéoconférence à la cérémonie de lancement du brise-glace à propulsion nucléaire Tchoukotka, construit au chantier naval de la Baltique à Saint-Pétersbourg. Commandé par Rosatom, société russe pour l’énergie atomique, le Tchoukotka est le cinquième brise-glace du projet 22220, conçu pour assurer la navigation toute l'année dans les glaces de l'Arctique. Ce navire impressionnant, d’un déplacement de plus de 33 000 tonnes, peut traverser des glaces de trois mètres d’épaisseur, marquant un pas supplémentaire dans la modernisation de la flotte de brise-glace de la Russie.
«La Russie possède la plus grande flotte de brise-glace au monde, c'est une nécessité pour notre pays nordique», a déclaré Vladimir Poutine. Il a ajouté : «La création de navires aussi puissants et modernes est une preuve de notre potentiel industriel, scientifique et technologique. C'est dans cette direction que doit progresser l'économie nationale.»
Le projet 22220 regroupe les brise-glace les plus grands et puissants au monde. Les navires de cette classe sont destinés à escorter d’autres bâtiments le long de la route maritime du Nord, reliant l’Europe à l’Asie en traversant les eaux arctiques. Le Tchoukotka rejoindra ainsi les brise-glace Arktika, Sibir et Oural, déjà en service, pour assurer le passage des navires commerciaux et des opérations de sauvetage, y compris dans les zones à faible profondeur.
Expansion de la flotte arctique
En parallèle, Poutine a précisé que d'autres navires de ce type sont en cours de construction. Le brise-glace Iakoutia, dont le lancement est prévu pour décembre, devrait hisser le pavillon russe d'ici la fin de l'année. Le président a également annoncé que deux autres brise-glace, le Leningrad et le Stalingrad, verront prochainement le jour, le Stalingrad devant être mis en chantier en 2025. De plus, la construction d'un brise-glace de nouvelle génération, nommé Leader, est en cours au complexe naval Zvezda, dans le Primorié, région de l'Extrême-Orient russe.
Poutine a souligné l’importance de ces développements pour l'économie russe. «Le renforcement de la flotte de brise-glace est essentiel pour nos projets en Arctique et l'augmentation du volume de marchandises sur la route maritime du Nord.» En 2023, le trafic y a atteint 36 millions de tonnes, un chiffre que la Russie ambitionne de porter à 50 millions de tonnes en 2024, a précisé le vice-Premier ministre Iouri Troutnev. Le trafic de marchandises sur la route maritime du Nord ne fera que croître et dépassera les 100 millions de tonnes d'ici à 2030, a assuré Vladimir Poutine.
Une infrastructure pour sécuriser la navigation
Pour soutenir cette flotte en expansion, Poutine a insisté sur la nécessité d’améliorer les infrastructures en Arctique, incluant les ports, la navigation par satellite, et les systèmes de communication et de surveillance des glaces. Une réunion sur le développement de ces infrastructures sera organisée prochainement. «L’une de nos priorités est d’accroître la sécurité de la navigation dans ces zones hostiles», a ajouté le président.
Avec la montée en puissance de sa flotte arctique, la Russie affirme son rôle de leader dans les opérations polaires et renforce ses ambitions dans la région stratégique de l'Arctique, en réponse aux défis climatiques et géopolitiques.