La CIA admet avoir eu des «conversations» avec l'Ukraine au sujet de l'incursion dans la région de Koursk
Lors du sommet américain sur le renseignement et la sécurité nationale, David Cohen, directeur adjoint de la CIA, a évoqué l'incursion transfrontalière de l'Ukraine dans la région russe de Koursk, affirmant qu'elle pourrait se prolonger dans le temps et ainsi modifier la dynamique du conflit.
L'incursion transfrontalière de l'Ukraine dans la région de Koursk, en Russie, se poursuivra probablement «pendant un certain temps», a déclaré le 28 août le directeur adjoint de la CIA, David Cohen, lors du sommet américain sur le renseignement et la sécurité nationale.
«Ils restent en Russie, construisant des défenses et, autant que nous pouvons le dire d'après nos conversations, il semble qu'ils aient l'intention de conserver une partie de ce territoire pendant un certain temps», a déclaré David Cohen, sans donner plus de détails sur la nature de ces conversations.
L'Ukraine n'aurait pas consulté ses partenaires occidentaux avant de lancer l'opération, les laissant perplexes quant à ses objectifs ultimes.
Le responsable américain a refusé de répondre directement à la question de savoir si lui et ses collègues à Langley avaient été tout aussi «surpris» par l'incursion ukrainienne. La signification et les implications de l'attaque «restent à voir», a-t-il simplement noté.
«Ce sera un combat difficile pour les Russes», estime le directeur adjoint de la CIA
David Cohen a poursuivi en affirmant que l'attaque de l'Ukraine avait «le potentiel de changer la dynamique» du conflit à l'avenir, tout en admettant qu'il ne faisait aucun doute que la Russie allait monter «une contre-offensive pour tenter de reprendre ce territoire.»
«Je pense que notre attente est que ce sera un combat difficile pour les Russes», a-t-il ajouté.
Le gouvernement ukrainien n'a pas clairement expliqué ses objectifs pour l'opération dans la région de Koursk. Initialement, le bureau de Volodymir Zelensky a déclaré que la saisie de territoires russes était nécessaire pour obtenir une position plus forte lors d'éventuelles négociations de paix avec la Russie. Il a également mentionné la nécessité de faire pression sur Moscou en intimidant le public russe pour qu'il accepte les termes ukrainiens.
Le message a ensuite évolué, le président ukrainien déclarant que la création d'une zone tampon était un succès clé. Le 24 août, il a affirmé que l'incursion avait empêché une tentative russe d'entrer dans la région ukrainienne de Soumy depuis Koursk.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a réitéré ce 29 août, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue sénégalaise, que la volonté russe de négocier avec l'Ukraine «ne devrait en aucune manière être mise en doute», même si toutes les discussions en la matière «perdaient bien sûr leur pertinence après l’aventure dans la région de Koursk».