Négociations sur l'Ukraine : le Kremlin juge la position de Kiev insuffisamment «claire»
La Russie est ouverte aux négociations avec l'Ukraine, a indiqué le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov ce 25 juillet, soulignant néanmoins les incertitudes entourant la position ukrainienne.
«La question n'est pas facile d'un point de vue juridique, c'est un problème à l'ordre du jour, mais d'un point de vue pratique, nous sommes ouverts à la réalisation de nos objectifs par le biais de négociations», a déclaré ce 25 juillet Dmitri Peskov.
La veille, le porte-parole du Kremlin avait jugé que la légitimité de Volodymyr Zelensky pouvait compliquer le processus de paix, le mandat présidentiel de celui-ci ayant pris fin en avril dernier, s’ajoutant à l’interdiction en Ukraine de négociations avec Moscou tant que Vladimir Poutine serait président, du fait d’un décret pris en 2022.
Dmitri Peskov a souligné que la Russie dans son ensemble était ouverte aux négociations, mais que la situation restait selon lui floue en raison des positions ukrainiennes. «Il faut d'abord comprendre à quel point la partie ukrainienne est prête à cela et dans quelle mesure elle a, disons, l'autorisation de ses parrains occidentaux», a-t-il expliqué. «Car jusqu'à présent, voyez-vous, des déclarations très différentes ont été faites. Et ce n'est pas tout à fait clair encore», a-t-il précisé.
«Des déclarations très différentes ont été faites, ce n'est pas tout à fait clair encore»
Le 24 juillet, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba était en visite à Pékin, où il a rencontré son homologue chinois Wang Yi, la Chine ayant maintes fois plaidé pour une solution pacifique au conflit.
Selon la diplomatie chinoise, le ministre aurait indiqué durant leur entretien que l’Ukraine était «disposée et prête à mener un dialogue et des négociations avec la partie russe», ajoutant que les négociations devaient être «sensées et substantielles» pour parvenir à une «paix juste et durable».
Kiev ouvert si la Russie est «prête à négocier de bonne foi»
Le communiqué du ministère ukrainien évoque quant à lui une ouverture si la Russie fait preuve de «bonne foi». «Dmytro Kouleba a réitéré la position établie de l'Ukraine selon laquelle elle est prête à impliquer la partie russe dans le processus de négociation à un certain stade, lorsque la Russie sera prête à négocier de bonne foi. [...] Une telle volonté n'est actuellement pas observée du côté russe», a-t-il souligné.
Le 15 juillet dernier, Volodymyr Zelensky avait envisagé une participation de représentants russes à un prochain sommet sur l’Ukraine, avec les vives critiques de pays du Sud, notamment de la Chine, à la suite de la non invitation de la Russie lors du sommet en Suisse en juin dernier.
Une déclaration accueillie avec scepticisme du côté de Moscou, qui reproche à l'Ukraine des positions irréalistes. Le président Zelensky a posé plusieurs conditions à la paix depuis 2022, évoquant notamment le retrait des forces russes des régions que l'Ukraine revendique encore, dont la Crimée rattachée en 2014 par référendum à la Russie.
De son côté, dans un discours de politique étrangère prononcé le 14 juin, le président russe avait indiqué que des négociations avec l’Ukraine pourraient être entamées dès lors que celle-ci retirerait ses troupes de ces régions, et accepterait d’opter pour un «statut neutre – non aligné, non nucléaire», évoquant aussi une «démilitarisation», une «dénazification» et une levée des sanctions contre la Russie.