Investiture de Poutine : les États-Unis et la Grande-Bretagne non représentés, la Hongrie et la France présentes
La grande majorité du bloc occidental a décliné l'invitation de la diplomatie russe à assister à l'investiture de Vladimir Poutine ce 7 mai. La Hongrie, la Slovaquie mais aussi la France étaient néanmoins représentées, révélant des fractures entre les capitales européennes sur la ligne à adopter face au Kremlin.
Le refus de la Grande-Bretagne d'envoyer un représentant à l'investiture du président russe Vladimir Poutine est «une honte», a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, sur Soloviev Live, ce 7 mai.
La veille, un article de Reuters, citant un représentant du ministère britannique des Affaires étrangères, avait rapporté que ni la Grande-Bretagne, ni Washington, ni Berlin, ni l'UE n'enverraient de représentants à l'investiture du président russe Vladimir Poutine. Parmi l'Union européenne, 20 États membres ont fait le choix du boycott.
«Non, nous n'aurons pas de représentant lors de son investiture», a déclaré Matthew Miller, porte-parole du département d'État américain. Avant néanmoins de préciser : «Nous n'avons certainement pas considéré ces élections comme libres et équitables, mais il est le président de la Russie et il va continuer à ce titre.»
Reuters avait néanmoins dévoilé, se référant à plusieurs sources diplomatiques, que des représentants de la Hongrie, de la Slovaquie et de la France seraient présents au Kremlin ce 7 mai. Un choix peu surprenant de la part de Budapest et Bratislava, dont les positions sont les moins hostiles à l'égard de Moscou au sein de l'UE, mais bien davantage de la part du Quai d'Orsay au vu des tensions actuelles entre Paris et Moscou.
L'ambassadeur français présent, en dépit de sa convocation la veille par la diplomatie russe
La présence de l'ambassadeur de France en Russie Pierre Lévy a été le jour même confirmée par l'AFP. La diplomatie française a déclaré avoir «pris acte» du résultat de l'élection présidentielle du 18 mars, , qui a vu la réélection de Poutine avec 87% des suffrages, «tout en condamnant fermement le contexte de répression dans lequel elle s'est tenue ainsi que l'organisation de prétendues "élections" dans les territoires ukrainiens» rattachés à la Fédération de Russie.
Comble du paradoxe, le ministère français des Affaires étrangères a qualifié, ce 7 mai, de tentative «d'intimidation» de la Russie la convocation, la veille, de Pierre Lévy au ministère russe des Affaires étrangères. La diplomatie russe avait convoqué ce dernier pour dénoncer la politique «destructrice et provocatrice» de Paris en Ukraine, conduisant selon elle à une escalade du conflit. Aussi a-t-elle fustigé des «déclarations de plus en plus belliqueuses» du gouvernement français.
Les tensions sont vives entre Paris et Moscou depuis le mois de janvier et l'annonce par le président français de l'envoi de 40 missiles Scalp supplémentaires à Kiev. Son refus d'exclure un envoi de troupes occidentales en Ukraine le 26 février dernier n'a rien arrangé. Emmanuel Macron a de nouveau assumé cette possibilité, notamment si Kiev venait à en faire la demande, dans un entretien à The Economist publié le 2 mai.
Le 6 mai, le porte-parole du Kremlin a considéré ces propos, jugés belliqueux, comme l'une des causes de l'organisation prochaine d'exercices nucléaires par l'armée russe.
Poutine ouvert au dialogue avec les Occidentaux, mais sur un pied d'égalité
La cérémonie d'investiture du président russe Vladimir Poutine a eu lieu au Kremlin ce 7 mai. Durant son discours, celui-ci a jugé «possible» une discussion avec les Occidentaux, estimant qu’une telle possibilité était «leur choix». «S’ils sont prêts à discuter avec nous sans imposer leur volonté, mais dans le respect de nos droits, nous continuerons de travailler [avec eux]», a-t-il conclu.