Correspondant d’Izvestia tué par un drone ukrainien : la diplomatie russe dénonce un «crime sanglant»
Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé ce 20 avril l’«assassinat délibéré et de sang-froid» d'un correspondant d’Izvestia, Semion Eriomine, mortellement blessé la veille par un drone ukrainien.
«Nous considérons cet assassinat délibéré et de sang-froid d'un journaliste comme une nouvelle confirmation du caractère terroriste du régime de Zelensky qui a ouvert une véritable chasse aux professionnels des médias, aux officiers et aux personnalités publiques russes», a dénoncé Maria Zakharova, dans un commentaire publié ce 20 avril sur la chaine Telegram du ministère russe des Affaires étrangères.
La porte-parole de la diplomatie russe a fustigé un «tir délibéré et répété» effectué par un Ukrainien, blessant mortellement Semion Eriomine, correspondant d’Izvestia. La veille au soir, le quotidien russe avait annoncé la mort de son correspondant de guerre. Âgé de 42 ans, Semion Eriomine suivait les unités de l’armée russe sur le front ukrainien depuis février 2022, a précisé la rédaction. Il avait notamment été décoré de l’Ordre du Mérite devant la Patrie, pour son travail de couverture du conflit.
Eriomine a été mortellement blessé à la frontière entre les régions de Donetsk et de Zaporojié, dans l'attaque du véhicule de l’équipe de tournage, selon des témoins interrogés par Izvestia. Le correspondant a succombé à ses blessures.
Le secrétariat général de l'ONU condamne le «meurtre» de journalistes
«L'assassinat de Semion Eriomine, ce crime sanglant, ne peut être considéré que comme un acte de vengeance pour l'accomplissement honnête du devoir de journaliste», a ajouté Maria Zakharova, appelant les «organisations internationales compétentes» et les «structures des droits de l’homme» à condamner «immédiatement et résolument ce nouvel assassinat brutal d’un journaliste russe». «Par leur silence habituel, elles donnent carte blanche à la clique de Kiev pour de nouvelles attaques terroristes encore plus horribles contre les représentants des médias, devenant ainsi leurs complices», a-t-elle poursuivi.
«Nous dénonçons le meurtre de journalistes», a déclaré à l’agence TASS Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU. «Tous ces meurtres doivent faire l'objet d'une enquête approfondie», a-t-il ajouté.
Plusieurs professionnels des médias ont été tués ces deux dernières années dans le cadre du conflit ukrainien. Parmi elles figure notamment Boris Maksoudov, correspondant de la chaîne de télévision publique Rossia 24, mortellement blessé en novembre 2023 par un drone ukrainien dans la région de Zaporojié. Quelques mois plus tôt, toujours dans la région de Zaporojié, Rostislav Jouravlev, travaillant pour l'agence de presse Ria Novosti, avait été tué en juillet 2023 par un tir d’artillerie ukrainien.