Moscou renoncera à son moratoire si Washington déploie des missiles de portée intermédiaire
La Russie reconsidérera son moratoire unilatéral sur le déploiement de missiles de portée intermédiaire si les États-Unis venaient à déployer de telles armes dans le monde, a annoncé ce 11 avril le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.
Moscou renoncera à son moratoire sur le déploiement de missiles de portée intermédiaire si Washington déploie de tels armements, notamment en Asie-Pacifique, a déclaré ce 11 avril le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.
Vladimir Poutine «a déclaré que l'émergence d'armes de fabrication américaine à moyenne et courte portée dans n'importe quelle région du monde entraînerait des mesures de représailles appropriées de notre part», a assuré le diplomate, cité par l’agence TASS.
Sergueï Riabkov a précisé que l’île de Guam, qui a le statut de territoire non incorporé des États-Unis, ne ferait pas exception. «La détermination des États-Unis à acquérir un tel potentiel et à l’utiliser dans le cadre du concept de double dissuasion est irréversible», a-t-il fustigé.
En novembre 2023, lors du Forum sur la sécurité internationale d'Halifax, le commandant de l'armée américaine pour le Pacifique, le général Charles Flynn, avait annoncé «l’intention de déployer» en 2024 des missiles Tomahawks et SM-6s dans cette région du monde, sans préciser où exactement. Le Standard Missile-6, qui est une variante terrestre du Tomahawk, peut parcourir jusqu’à 2 500 kilomètres.
Des armes auxquelles pourraient venir s’ajouter, selon Charles Flynn, le Precision strike missile (PrSM), qui peut être tiré depuis les lance-roquettes multiples M270 MLRS et M142 Himars et dont la portée dépasse aussi 500 kilomètres. Un tel déploiement constituerait une première depuis le retrait américain à l'été 2019 du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) de 1987, signé par les États-Unis et l'URSS.
Des missiles américains bientôt dans le Pacifique ?
Ce traité interdisait aux deux puissances de posséder des missiles à charge conventionnelle ou nucléaire, lancés depuis le sol, ayant une portée comprise entre 500 et 5 500 kilomètres. Lors du retrait américain, Moscou avait proposé un «moratoire sur le déploiement d'armes de portée intermédiaire».
Une proposition balayée par l’OTAN, son secrétaire général Jens Stoltenberg qualifiant cette initiative de Vladimir Poutine de «risible et ridicule», le bloc militaire piloté par Washington ayant par le passé accusé Moscou d’avoir violé le FNI.