Gaza : Poutine s’entretient en une journée avec ses homologues du monde arabe et Netanyahou
Le président russe a joint au téléphone le 16 octobre les présidents égyptien, iranien et syrien, le dirigeant palestinien et le premier ministre israélien. Poutine s'est inquiété de l'«augmentation catastrophique» du nombre de victimes civiles à Gaza et que l'escalade du conflit entre Israël et le Hamas ne dégénère en «guerre régionale».
Le Président russe Vladimir Poutine s’est entretenu ce 16 octobre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Au cours de cet appel, le chef d’État russe a «exprimé ses sincères condoléances aux familles et amis des victimes israéliennes» ainsi que «souligné son rejet total et sa condamnation de toute action entraînant des pertes civiles, notamment des femmes et des enfants», relate la présidence russe dans un communiqué publié sur sa chaîne Telegram.
Selon la même source, au cours de cet appel, Vladimir Poutine a «exposé les mesures prises par la Russie pour contribuer à normaliser la situation, prévenir une nouvelle escalade de la violence et éviter une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza», réaffirmant la volonté de Moscou de «parvenir à un règlement pacifique par des moyens politiques et diplomatiques» du conflit israélo-palestinien.
Crainte que le conflit ne «dégénère en guerre régionale»
Le président russe a également informé le Premier ministre israélien «des points clefs» de ses échanges le même jour avec ses homologues iranien, égyptien, syrien ainsi qu'avec le président de l'Autorité palestinienne, assure le Kremlin. Plus tôt dans la journée, Vladimir Poutine leur avait fait part de son «inquiétude extrême face à l'escalade à grande échelle des hostilités, accompagnée d'une augmentation catastrophique du nombre de victimes civiles et d'une aggravation de la crise humanitaire dans la bande de Gaza», selon le Kremlin.
Toujours selon la même source, les présidents contactés, à savoir l'Égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, l'Iranien Ebrahim Raïssi, le Syrien Bachar al-Assad, ainsi que le Palestinien Mahmoud Abbas, ont exprimé de manière «unanime» la nécessité «d'un cessez-le-feu rapide» et de «l'établissement d'une trêve humanitaire afin de fournir d'urgence une assistance à tous ceux qui en ont besoin». Ils ont également «souligné la gravité de la situation humanitaire à Gaza et la nécessité de lever le blocus pour l'approvisionnement urgent en médicaments, nourriture et autres produits vitaux». «De sérieuses inquiétudes ont également été exprimées quant à la probabilité que le conflit ne dégénère en guerre régionale», a encore indiqué le Kremlin.
La crise en cours est «au centre de l'attention du président», assure le Kremlin
Lors des échanges avec ses homologues du monde arabe, Vladimir Poutine a une nouvelle fois estimé qu'un règlement durable du conflit israélo-palestinien devait passer par la «création d'un État palestinien indépendant». Le dirigeant russe s’est également dit prêt à «coordonner les efforts avec tous les partenaires constructifs afin de mettre fin au plus vite aux hostilités et stabiliser la situation», y compris par le projet de résolution soumis au Conseil de sécurité de l'ONU par la Russie, qui vise à instaurer une «trêve humanitaire immédiate, équilibrée et non politisée».
La crise au Proche-Orient est «au centre de l'attention du président» Poutine, ce qu'a assuré plus tôt dans la journée le conseiller diplomatique du président russe, Iouri Ouchakov.
La Russie maintient traditionnellement de bonnes relations à la fois avec les autorités israéliennes et palestiniennes, ainsi qu'avec plusieurs acteurs régionaux tels que la Syrie, l'Égypte et l'Iran. Elle est également membre du Quartet pour le Moyen-Orient aux côtés des États-Unis, de l'UE et de l'ONU, un groupe censé servir de médiateur dans le conflit israélo-palestinien.
Les pertes civiles «inacceptables» aux yeux du président russe
«Les pertes civiles seront absolument inacceptables», avait déclaré Vladimir Poutine le 13 octobre durant son déplacement au Kirghizistan. Devant la presse, le chef d’État avait par la suite qualifié d’«inacceptable» le siège de la bande de Gaza par l'armée israélienne, estimant que «malgré toutes les cruautés», il fallait «penser aux civils».
Le président russe avait déjà fait part le 10 octobre de sa «profonde inquiétude» face à l’augmentation des victimes civiles à Gaza lors d’un appel téléphonique avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Les deux présidents avaient réitéré la nécessité d'«un cessez-le-feu immédiat » et de «la reprise du processus de négociation».
Le jour même, Vladimir Poutine avait également insisté sur la «nécessité de mettre en œuvre les décisions du Conseil de l’ONU et l’établissement d’un État palestinien indépendant», reprenant la ligne défendue par la diplomatie russe. Dès le 7 octobre et l’attaque meurtrière du Hamas contre l’État hébreu, la Russie avait appelé «toutes les parties à cesser les combats».