Le tribunal de grande instance de Tours a ordonné à l'état-civil de corriger l'acte de naissance d'une personne intersexuée et d’y apposer la mention «sexe neutre». Le directeur de publication de Valeurs Actuelles, Yves de Kerdrel, donne son avis.
Ceux qui croyaient les débats sur « la théorie du genre » définitivement enterrés sous les autres dossiers brûlants de l’actualité française en sont pour leur frais. Puisque, pour la première fois, dans notre pays, un tribunal de grande instance, et pas n’importe lequel - celui de Tours - a accordé à une personne née sans appareil génital complet le fait que son état-civil porte la mention « sexe neutre ». Cette personne aujourd’hui âgée de 64 ans, est donc le premier français à n’être ni un homme, ni une femme. Et le pire ce n’est pas tant que cet individu en fasse la demande. Le pire, c’est qu’une cour de justice composée de magistrats professionnels nommés pour dire le droit lui donne raison en faisant exister ce qui n’existe pas.
Un individu ne peut être qu’un homme ou une femme
Alfred de Musset, grand écrivain du dix-neuvième siècle, a composé une pièce de théâtre dont le titre est : « il faut qu’une pièce soit ouverte ou fermée ». De la même manière un individu ne peut être qu’un homme ou une femme. Tous les scientifiques sont d’accord là-dessus. Qu’il s’agisse d’un homme qui se veut femme. Ou d’une femme qui se fait transformer en homme. Car lorsqu’il a été conçu il est né avec deux chromosomes X et X ou bien avec un chromosome X et un chromosome Y. Et n’importe qu’elle opération réalisée pour changer de sexe ou n’importe quelle orientation sexuelle pour vivre une sexualité différente ne fait pas de l’individu autre chose que ce qu’il est né. Sauf à rouvrir la boite de Pandore de la théorie du Genre que certains ont voulu répandre en France et qui consiste à dire qu’un enfant nait asexué et qu’il choisit lui-même son sexe en s’épanouissant.
Le fameux lobby LGBT a désormais tant de pouvoir en France à force de s’incruster dans tous les partis politiques
Heureusement cette affaire n’est pas close, puisque le vice-procureur du tribunal a décidé de faire appel devant le Tribunal d'Orléans qui procédera à un nouvel examen de la demande à une date qui n'est pas encore connue. Ce sont donc les pouvoirs publics qui ont estimé que cette décision de justice risquait d’ouvrir la porte à des demandes inconsidérées, à des arrêts encore plus fous, et de créer une jurisprudence d’apprenti sorcier. Malgré tout ce vice-procureur n’est pas un grand courageux. Puisqu’il a indiqué avoir fait appel « non pas par esprit d’opposition forcenée, mais pour connaître la position d’un autre niveau de juridiction ». Son souci était de ne surtout pas heurter le fameux lobby LGBT (Lesbien-gay-bi-et-transexuel) qui a désormais tant de pouvoir en France à force de s’incruster dans tous les partis politiques. Son rôle en tant que représentant du parquet, et donc de l’ordre public était au contraire de marquer une opposition forcenée.
Nous n’en sommes qu’au début d’un effondrement des piliers de notre civilisation
De cette décision qui fait bien mauvais genre il y a deux conclusions malheureuses à tirer sur l’état d’esprit qui règne actuellement en France. D’abord, depuis le vote du mariage homosexuel et l’introduction du débat sur la théorie du genre, la société française ne sait plus à quel saint se vouer sur des questions pourtant fondamentales qui relèvent de l’ordre humain et de l’anthropologie. Même les magistrats en viennent à ne plus avoir les coudées assez franches pour dire qui est un homme ou qui est une femme. Ensuite et c’est sans doute ce qu’il y a de plus préoccupant nous allons assister à la multiplication de ce type de saisines de la justice. Notamment à cause des cas de procréation médicale assistée et surtout de gestation pour autrui réalisées à l’étranger à la demande de couples homosexuels. Or désormais, si la France n’a pas encore légiféré dans ce domaine, la Cour Européenne des Droits de l’Homme, qui est un monstre juridique, a intimé l’ordre à notre pays de donner un état civil à ces enfants en leur attribuant de surcroit des parents qui ne sont pas les leurs. C’est dire si, dans ce domaine, nous n’en sommes qu’au début d’un effondrement des piliers de notre civilisation.
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