Dénonçant la campagne des néo-féministes pour l'écriture inclusive, l'essayiste Lydia Guirous y voit un faux combat qui relègue au second plan les problèmes bien réels rencontrés par les femmes dans l'espace public.
Aujourd'hui en France, un professeur de Sciences Po Paris valorise les copies des élèves écrites en écriture inclusive cédant ainsi aux sirènes de la woke culture portée à outrance par une gauche intellectuellement indigente et ravagée par l'intersectionnalité. Les néo-féministes, sous-marins historiques de cette gauche en perdition intellectuelle, se font les promoteurs de cette écriture ridicule qui, pourtant, pénalisera les enfants et les personnes ayant des difficultés de lecture. Elles refusent de voir l'islamisme qui efface les femmes de l'espace public et préfèrent imposer l'écriture inclusive pour lutter contre «l'invisibilisation» des femmes... Cherchez l'erreur !
Les néo-féministes ont l'art de se fourvoyer dans des combats d’arrière-garde, ridicules, inaudibles. Parmi ceux-là il y a cette obsession de la règle grammaticale. Dans une France du texto et du twitt, où peu d’élèves maitrisent parfaitement l’écrit même dans l’enseignement supérieur, elles veulent changer les règles de grammaire... Pour plus d’égalité entre les hommes et les femmes ! Voilà le néo-féminisme de l’entre-soi : il se contente des symboles mais ne met pas les mains dans le cambouis de la réalité des inégalités et des violences faites aux femmes.
L’écriture inclusive est la nouvelle ineptie des néo-féministes. Elles tentent de retrouver du souffle avec cette écriture inclusive, de faire un grand soir féministe avec une révolution (régression) grammaticale. Vous pensez bien qu’avec l’écriture inclusive nous aurons un monde idéal où les hommes et les femmes seront égaux, pour de vrai ! Mesdames ne vous sentez-vous pas plus «égales» si j’écris ainsi «Ch.e.r.e.s Ami.e.s» ? J’imagine que vous vous sentez, immédiatement, davantage reconnues ?
L’objectif de l’écriture inclusive est de permettre d'assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes par un ensemble d’attentions graphiques et syntaxiques. Pour cela trois règles de bases :
- Accorder en genre les titres, fonctions, grades et métiers. Exemples : «présidente», «directrice», «chroniqueuse», «professeure», «intervenante», etc.
- User du féminin et du masculin, par la double flexion, l'épicène ou le point milieu. Exemples : «elles et ils font», «les candidat·e·s à la Présidence de la République», etc.
- Ne plus mettre de «majuscule de prestige» à «Homme». Exemple : «droits humains» ou «droits de la personne humaine» plutôt que «droits de l'Homme»
Pour les «defenseur.e.s» de l’écriture inclusive, respecter ces règles participe à «cesser "d’invisibiliser" les femmes». Voilà un grand combat féministe… Alors elles se battent, se mobilisent pour «cesser d’invisibiliser les femmes» dans la grammaire. En revanche pour celles qui sont invisibles dans la rue, les cafés, les plages… point de mobilisation ! Je ne crois pas qu’un «.» ou « –» entre chaque lettre favorisera la visibilité des femmes dans l’espace public. En France, les femmes n’ont pas à se cacher ni à raser les murs, mais depuis quelques années, dans une certaine France c’est le cas. Se battre contre le retour du religieux, du prosélytisme, de la pudibonderie, cela participera à faire reculer l’invisibilité de certaines femmes opprimées par certains hommes avec un h minuscule !