Pour Claude Nicolet, président du mouvement La Nation citoyenne, les Français doivent réaliser après l'assassinat de Samuel Paty que la lutte contre les «fascistes islamistes» est un combat existentiel pour la République et les valeurs humanistes.
L'assassinat de Monsieur Paty sera-t-il celui de trop ? Ou ne sera-t-il qu'un nom de plus sur une liste certes trop longue, mais à laquelle vieux peuple fatigué nous nous résignons. N'est-ce pas comme une fatalité doublée d'une malédiction qu'il faut bien accepter puisque d'autres, les fascistes islamistes, beaucoup moins nombreux évidemment – mais beaucoup plus déterminés – veulent nous imposer leurs lois, leur vision du monde, leur imaginaire, leur volonté et leur «paradis terrestre» ?
Nous ne sommes pas simplement dans la revanche de la misère sur l'oppression. Nous ne sommes pas simplement dans le refus de la domination sociale d'une classe contre une autre. Nous ne sommes pas simplement dans le désir ardent de s'affranchir du regard condescendant de l'ancien colonisateur sur l'éternel dominé, l'éternel vaincu de l'histoire. Non, nous sommes dans un combat qui concerne l'idée même qu'on se fait de l'homme, de l'humanité, de sa place dans l'univers et de la fin des temps. C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles ce combat mortel concerne également l'islam en tant que système cosmogonique, porteur d'une immense histoire et d'une grande civilisation. Ce combat est celui du sens du monde.
Il ne peut y avoir de choc plus violent pour la République, car le défi qui lui est lancé depuis plus de 30 ans concerne le sens même de son existence.
Depuis trop longtemps, nous ne vivions la République que comme une mécanique, plus ou moins bien huilée, avec ses rituels se vidant peu à peu de leurs sens, avec ses manifestations auxquelles plus personne n'assistait, avec ses «grands prêtres» déclamant un catéchisme auquel nous ne prêtions plus qu'une oreille distraite et avec un air ennuyé.
Mais ce vendredi 16 octobre 2020, un enseignant, Monsieur Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie, a été décapité devant le collège où il enseignait. Ce qui devrait être le temple de la République est devenu le lieu de son martyr. Il est mort, seul, devant ses élèves. Il faut prendre la mesure de la puissance symbolique de cet acte et de sa signification. Il est l'exact opposé du renversement copernicien de transfert de souveraineté du Ciel vers la Terre, de Dieu vers les hommes, du roi vers le peuple. C'est également un acte de rupture ontologique. De l'idée même qu'on peut se faire de l'être et de nous-mêmes. C'est une remise en cause des fondements mêmes de ce qui nous constitue en tant que peuple et nation. Négliger cet aspect nous condamnera à la défaite.
Il ne faut pas se payer de mots, le combat est existentiel, ce qu'a souligné à juste titre le président de la République lors de l'hommage national rendu à Monsieur Paty.
Nous ne sommes plus dans un combat politique, mais dans une lutte où la métaphysique est désormais partie prenante. Ce combat éprouvera les corps et les esprits.
Cet assassinat affirme une volonté de changer l'ordre du monde et de mettre un terme à la course empruntée par l'humanité parcourant les chemins de la liberté et d'assumer son propre destin.
Nous ne pourrons triompher dans ce combat à mort sans mobiliser et faire appel à toutes les ressources de notre imaginaire national, car c'est bien la France en tant que nation que les islamistes veulent détruire. Leur haine est immense, elle est totale et totalitaire. Nous ne pourrons triompher dans ce combat qu'en redonnant de la fierté à l'ensemble des Français et de ce que nous sommes, à nos fonctionnaires qui meurent pour des salaires de misère alors qu'ils peuvent avoir le sentiment légitime que bien des élites abandonnent les postes de combat pour quelques prébendes. La contrepartie des privilèges de l'aristocratie était l'impôt du sang. Pourquoi mourir et pour qui mourir aujourd'hui quand vous êtes seul, si ce n'est pour le collègue d'à côté et qu'il «faut bien tenir» ?
Comment se résoudre à se battre quand l'indécence des richesses s'étale chaque jour davantage, que vos compatriotes (mais le sont-ils encore ?) milliardaires se sont enrichis de plus 429% en 10 ans alors que vous devez batailler pour avoir votre quota de photocopies pour faire votre cours…
Alors, le fascisme islamiste prospère, il croît et embellit parce que le combattre sous-entend a contrario de croire dans la France et dans la République auxquelles bien des élites ne croient plus trop.
Le temps du deuil est largement dépassé et il est insupportable que les massacreurs, ou ceux qui s'en font les habiles relais, se drapent dans la dignité outragée d'une liberté de conscience qui leur serait refusée et qui n'est nullement menacée. Ils veulent donc autre chose. Il suffit d'ouvrir les yeux et d'en admettre la réalité. Aucun culte n'est menacé dans notre pays, nul n'est inquiété pour ses convictions religieuses. Il est donc temps de remettre l'église au centre du village (si j'ose dire) et de rappeler chacun, même brutalement, à ses responsabilités.
Oui, la République doit reprendre le combat. Car la République est une exigence qui a une vision et une conception de l'homme et de l'humanité.
Oui, la République doit expulser sans faiblesse les étrangers qui la combattent et qui veulent l'abattre.
Oui, la République doit fermer les mosquées et les officines qui combattent la République.
Oui, la République doit revenir à l'assimilation des populations étrangères qui sont sur son sol et qu'elle accueille généreusement.
Oui, la République doit contrôler les flux migratoires sans faiblesse et en fonction des capacités d'accueil qui sont les siennes.
Oui, la République doit donner les moyens à ses fonctionnaires de faire leur travail dans de bonnes conditions.
Oui, la République doit retrouver le sens de la promesse républicaine, celle de l'émancipation et de l'égalité.
Oui, la République pour être forte doit être souveraine, car rien de tout cela n'est possible sans maîtriser son destin.
A nous aussi de faire notre «révolution culturelle», car la bataille est culturelle, et de réviser sans faiblesse le bilan de ces 40 dernières années.
Claude Nicolet
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