S’exprimant sur la fin des restrictions liées au Covid, Emmanuel Macron a fait deux mises au point relatives au meurtre de George Floyd et à la récupération de celui-ci par les mouvements indigénistes en France.
De manière étonnante, Emmanuel Macron s’est montré clair et ferme, en dénonçant les mouvements racialistes qui cherchent à diviser les Français et à provoquer «une lutte des races». Rappelons que le seul et unique but de ces mouvements, qui dévoient la lutte antiraciste, est de briser l’unité républicaine et d’importer le modèle communautariste américain... dont on voit pourtant les résultats lamentables aux Etats-Unis.
Ce soutien s’inscrit dans un contexte tumultueux de mise en cause de la police par une idéologie de gauche traditionnelle
Le président Macron a rappelé qu’il combattrait toujours le racisme et les discriminations, mais que jamais il ne cèderait aux mouvements communautaristes ou séparatistes. Il a rappelé que la République est une et indivisible. Il était temps ! La deuxième mise au point est l’affirmation de son soutien indéfectible aux policiers, qui sont le maillon essentiel de notre sécurité et de notre liberté. Ce soutien s’inscrit dans un contexte tumultueux de mise en cause de la police par une idéologie de gauche traditionnelle qui souffle sur les braises des plus fragiles économiquement et socialement, en leur laissant croire qu’il existe une violence d’Etat institutionnalisée en France.
Selon celui qui doit être le gardien de notre sécurité, «l’émotion» peut prendre le pas sur la loi et l’ordre !
Le soutien présidentiel aux forces de l’ordre peut s’apparenter à un recadrage du ministre de l’intérieur, Christophe Castaner. Ce dernier a provoqué le désarroi des forces de l’ordre en cédant aux pressions des indigénistes du collectif «Justice pour Adama», qui ont défilé illégalement sans être inquiétés. Christophe Castaner a même été jusqu’à considérer qu’ils ne pouvaient être inquiétés car il comprenait «l’émotion»… Selon celui qui doit être le gardien de notre sécurité, «l’émotion» peut donc prendre le pas sur la loi et l’ordre ! Pis encore, en évoquant des sanctions en cas de «soupçons avérés de racisme», le ministre de l’Intérieur a jeté en pâture ses troupes, mettant quasiment en place une présomption de culpabilité à l’égard des forces de l’ordre ! Symboliquement, cela revient à offrir une victoire aux indigénistes qui veulent pourtant désarmer et humilier la Police républicaine…
Nous sommes loin de la vision universaliste de la France. Pourtant nous devons la défendre et la chérir, car elle est l’une des sources fondamentales de notre identité française.
La limite du macronisme réside dans son «en même temps» originel. Cette formule, qui a pu lui permettre de rassembler hier pour conquérir le pouvoir, le discrédite aujourd’hui et donne l’impression, au mieux, d’une incapacité à décider, au pire, d’une duperie permanente. Et c’est bien là la crainte que nous pouvons avoir après le discours très républicain du président Macron… Qui pense comme lui au sein de son gouvernement et LREM ? Castaner a déçu et a perdu la confiance de la police en confondant son rôle de ministre de l’Intérieur avec celui d’un militant de la MJS. Sibeth Ndiaye ? Sa porte-parole veut ouvrir le dossier des statistiques ethniques et réécrire l’histoire en déboulonnant certaines statues de notre pays pour apaiser les mouvements indigénistes... Nous sommes loin de la vision universaliste de la France. Pourtant, nous devons la défendre et la chérir, car elle est l’une des sources fondamentales de notre identité française. Etonnante Sibeth Ndiaye… qui n’hésite pas le lendemain de l’allocution présidentielle à contredire le président !
Comment cela est-il possible lorsqu’on est porte-parole du gouvernement ? Deux options : soit c’est un jeu de rôle bien rodé entre elle et le président qui lui a donné son accord, et par ses déclarations, elle rassure l’aile gauche du parti. Soit elle prend ses distances avec la parole présidentielle et là, c’est inquiétant pour le président. Emmanuel Macron semble seul sur ce bateau ivre. On peut donc rester très sceptique sur la réalité de son action sur ces sujets, car elle risque d’être réduite comme une peau de chagrin par ses ministres et son parti. Pour être crédible sur la lutte contre le communautarisme, qui engage le passé et l’avenir de la France, le président ne doit souffrir aucune contradiction. Emmanuel Macron doit recadrer ses ministres, et notamment sa porte-parole, s’il souhaite que son discours ne perde pas la force qu’il a eue hier.
C’est par l’unité et la cohérence que le Président Macron pourra redresser la République.
Cette intransigeance est une nécessité absolue s’il souhaite véritablement faire barrage aux indigénistes. Sans cela, les Français s’éloigneront encore plus. Ni sensibles aux mots, ni sensibles aux effets de manche. C’est par l’unité et la cohérence que le président Macron pourra redresser la République. Le président ne peut pour le moment être crédible entouré de Christophe Castaner, Sibeth Ndiaye ou d’un état-major de La République en marche incapable de retirer l’investiture à un candidat à la mairie de Vénissieux qui fusionne avec un candidat antirépublicain et pro-Erdogan !
Lydia Guirous
Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.