Membre du parti Les Républicains, Lydia Guirous est aussi une essayiste engagée. Pour RT France, elle revient sur les propos de Sibeth Ndiaye concernant la technocratie tout en fustigeant les errements du gouvernement et de sa majorité.
En rejetant la proposition de loi à l'Assemblée nationale, permettant un congé de 12 jours aux parents en cas de décès d'un enfant, le gouvernement et la majorité de LREM ont provoqué l'indignation justifiée de l'opposition mais aussi d'une partie de ses troupes.
Encore une fois nous avons eu un échantillon de ce que peuvent produire des députés «hors-sol» et «déconnectés», comme de nombreux critiques ont pu le dire ces derniers jours. Mais le plus grave, ce n'est pas la déconnexion de ces parlementaires souvent inexpérimentés ou la froideur budgétaire de leur analyse, c'est tout simplement leur manque d'humanité... Et cela est impardonnable comme l'a fait remarqué Bruno Bonnell de LREM et entre les lignes Emmanuel Macron lui-même.
Cerise sur le gâteau, nous avons eu droit à la déclaration folklorique, une fois n'est pas coutume, de Sibeth Ndiaye: «On a besoin de technocrates, sinon on fait des erreurs.», «(il faut sortir de l'image) crâne d'œuf qui sont très intelligents mais qui ne savent pas faire de politique».
Quelle est donc cette étrange sortie, qui n'a aucun sens?
Faut-il rappeler à Mme Ndiaye que la décision politique appartient aux députés et/ou au gouvernement en France ? Quel étrange et pervers tour de passe-passe de cette dernière pour faire croire aux Français que sa majorité ne porte aucune responsabilité dans ce gros couac, et qu'elle serait la victime de technocrates qui en même temps... seraient dans l'exercice de leur mission, qu'elle respecte. En voulant plaire à tout le monde, on plaît surtout à n'importe qui voire à personne.
Faut-il rappeler à Mme Ndiaye que le nouveau monde promis par Emmanuel Macron est aux antipodes a priori de la technocratie et devait redonner ses lettres de noblesse au bon sens de la société civile et à ses initiatives ?
Faut-il rappeler à Mme Ndiaye que le gouvernement dont elle porte la parole est à l'origine d'une destruction programmée de la haute fonction publique et donc de la soit-disant technocratie, contre laquelle LREM était vent debout en 2017, notamment par : la suppression de l'ENA, la contractualisation façon spoil system à l'américaine des postes de direction de la fonction publique, et la suppression de l'excellence républicaine des grandes écoles de la fonction publique par le pilonnage systématique de l'épreuve de culture générale et du grand oral.
Comment dès lors encenser la technocratie et plus généralement la haute fonction publique, si c'est pour la détruire derrière en coulisse ? Quelle lâcheté que de faire porter le manque d'humanité et la vacuité des députés LREM qui ont voté contre ce texte, sur les pauvres hauts fonctionnaires qui ne font que ce qu'on leur demande... à condition de connaître les dossiers et les matières.
Sans doute faudrait-il mettre une épreuve de culture générale au sein de la majorité avec une option sur la notion de charité ? Une chose est sûre, si madame Ndiaye a envie d'écouter la technocratie, qu'elle s'en inspire notamment des observations de Conseil d'Etat pour la réforme des retraites et qu'elle laisse les parents qui perdent un enfant en paix.
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