L'ancien président de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les conditions de privatisation de la Société nationale maritime Corse Méditerranée estime que l'UE n'est pas la seule responsable des problèmes de la SNCM.
Arnaud Leroy réagit pour RT France à la décision de la Cour de justice de l’Union européenne de condamner la France pour aides illégales à la SNCM.
RT :Quelle est votre réaction à cette décision de la Cour européenne ?
Arnaud Leroy (A. L.) : Ce qui est, malgré tout, positif c'est que désormais on est fixé sur ce sujet. La France doit désormais récupérer ces 220 millions d'euros auprès de la SNCM. Il faut pourtant le dire, cela clos l'aventure SNCM sous la forme actuelle.
RT : Aujourd'hui l'Europe a clairement dit à la France: vous n'avez pas le droit d'aider une de vos entreprises en difficulté ?
A. L. : Oui, et cela n'est finalement pas nouveau dans les règles européennes. On peut aider les entreprises française, mais on ne peut pas le faire plus d'une fois tous les dix ans. L'objectif quand on aide une société, c'est de la remettre sur les rails, et visiblement, cela n'a pas été fait correctement par la France à l'époque.
La #France condamnée par l'Europe pour avoir sauvé la une entreprise au bord de la faillite >> http://t.co/2GEEoKsioApic.twitter.com/zwITTEpk0s
— RT France (@RTenfrancais) 9 Juillet 2015
RT : Ce genre de décision risque de donner de l'eau au moulin des eurosceptiques ?
RT : Oui, mais ce n'est pas nouveau ce genre de décision. Cela arrive juste une fois de plus. Aujourd'hui 2000 emplois sont menacés, et quand des emplois sont en jeu, il faut avoir l’honnêteté de dire que l'Union européenne n'est pas la seule responsable. Il faut plutôt s'interroger pour comprendre comment une telle société a pu en arriver là.
RT : Pensez-vous que l'Union européenne a parfois des règles trop dures sur le plan économique et empêche les pays d'agir librement ?
A. L. : C'est certain, elles sont parfois trop dures. Mais il y aussi un vrai débat qui a été abandonné pendant des années. On a privatisé, on a payé, on n'a pas fait attention, et on est attaqué c'est logique. A Bruxelles, tout n'est pas impossible, tout n'est pas possible non plus, même pour les Français, mais tout se négocie. Sur la SNCM, on a un contentieux depuis 1992 avec Bruxelles.
RT : Aujourd'hui, suite à cette décision européenne, l'avenir de la société est compromis.
A. L. : Il faut désormais voir quel montage financier est possible, quelle est la réalité des projets en cours. Au moins, désormais, les repreneurs savent à quoi s'attendre.
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